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Londres (awp/afp) - L'argent-métal a atteint un nouveau sommet historique et l'or a repris de l'allant cette semaine, les investisseurs misant davantage sur une réduction des taux de la Réserve fédérale (Fed) en décembre.

L'once d'argent s'est envolée de plus de 11% cette semaine (contre +3% pour l'or sur les sept derniers jours), jusqu'à atteindre vendredi 55,6564 dollars, dépassant son précédent record atteint en octobre.

L'or, l'argent, le platine et le cuivre,"bénéficient des attentes de baisses de taux américaines, d'un dollar plus faible, des préoccupations liées à la dette américaine et d'une demande croissante de couvertures contre la dévaluation", résume Ole Hansen, de Saxo Bank.

Selon des rumeurs de presse, un proche conseiller de Donald Trump, Kevin Hassett, serait en effet considéré comme le favori pour succéder à Jerome Powell à la tête de la Fed l'année prochaine, ce qui pourrait inciter la banque centrale américaine à assouplir sa politique monétaire.

Or les métaux précieux et le billet vert se font concurrence dans le porte-feuille des opérateurs du marché en tant que valeur refuge. La faiblesse de l'un profite en général à l'autre.

Crucial pour la transition écologique et le développement de l'intelligence artificielle --car utilisé pour la fabrication de panneaux solaires, de puces semi-conductrices et d'autres composants électroniques-- l'argent bénéficie aussi d'"une forte demande industrielle" et d'"une croissance limitée de l'offre", ajoutent les analystes d'UBS.

Le prix de l'or et de l'argent pour livraison future sur la Bourse des matières premières de New York, le Comex, ont par ailleurs été temporairement gelés vendredi par une panne du Chicago Mercantile Exchange (CME), "en raison d'un problème de refroidissement dans les centres de données CyrusOne", a précisé la bourse.

Vers 16H20 GMT (17H20 à Paris), l'once d'or (31,1 g) s'échangeait à Londres à 4.205,76 dollars, contre 4.065,14 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

- Le cuivre étincelle -

Le cours du cuivre a progressé cette semaine, dépassant vendredi son record du mois dernier en atteignant jusqu'à 11.210,50 dollars la tonne, porté par un climat haussier lors d'une conférence majeure réunissant l'industrie du cuivre à Shanghai.

"Le président d'une société de recherche sur les métaux et les mines a averti que les prix du cuivre aux États-Unis pourraient continuer à se négocier à un prix élevé en raison de l'incertitude entourant les droits de douane américains, ce qui entraînerait probablement une augmentation des stocks au COMEX et une diminution des stocks en dehors des États-Unis", indique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Et les inquiétudes subsistent quant à la pénurie du métal rouge, avec une demande structurellement en hausse et plusieurs incidents dans des mines importantes cette année.

Néanmoins, "malgré ces avertissements et ces rapports pessimistes, les dernières données ne montrent pas de signes d'un ralentissement de la production de cuivre" pour le moment, tempère l'analyste.

Ce qui explique pourquoi "nous voyons un potentiel de hausse limité à court terme pour les prix du cuivre", prévient-elle.

Vendredi, une tonne de cuivre coûtait 11.161,00 dollars sur le LME, contre 10.777,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

- Rebond du sucre -

Les cours du sucre sont en hausse cette semaine, rebondissant de leurs niveaux les plus bas depuis 2020 atteints début novembre.

"Les analystes ont commencé à revoir à la baisse leurs prévisions concernant l'excédent mondial en 2025/26", affirme Mark Bowman d'ADM Investors.

Et la chute des cours du sucre au plus bas depuis la période Covid "a préparé le marché à un rebond correctif", précise l'analyste.

Les prix bénéficient également de la déclaration du ministère indien de l'Alimentation, qui a annoncé mi-novembre que les sucreries de l'Inde, second producteur mondial après le Brésil, pourraient "exporter 1,5 million de tonnes de sucre au cours de la saison 2025/26, soit moins que les estimations précédentes qui tablaient sur 2 millions de tonnes", souligne Rich Asplund, analyste du site Barchart.

Vendredi, à New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 15,22 cents, contre 14,78 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison le même mois valait 435 dollars contre 424,10 dollars le vendredi précédent à la clôture.