Le Grand-Saconnex (awp) - Le salon de la haute précision EPHJ s'est ouvert mardi au centre d'expositions de Palexpo au Grand-Saconnex. Si le contexte économique est particulièrement favorable aux acteurs de l'horlogerie-joaillerie, des microtechnologies et dispositifs médicaux, la branche ne s'en interroge pas moins sur la pérennité de l'embellie actuelle et s'inquiète des pénuries de main d'oeuvre.

C'est Delphine Bachmann, nouvelle conseillère d'Etat genevoise en charge de l'économie et de l'emploi, qui a coupé le ruban de la 21e édition de la manifestation, et tenu pour l'occasion son premier discours dans ses nouvelles fonctions. Le salon accueille quelque 750 exposants, soit 7% de plus qu'en 2022, année du redémarrage après la pandémie, a expliqué à AWP en conférence de presse Alexandre Catton, président du salon.

Pas moins de 16 pays sont représentés, et si 75% des participants sont des sociétés suisses, c'est un peu moins qu'en 2021, où leur proportion était de 80%. Par canton, Neuchâtel arrive en tête, avec 130 sociétés, devant Berne (115) et Genève (78). Le Jura, poids plume démographique, décroche la quatrième place avec 76 représentants.

Parmi les exposants étrangers, les plus nombreux sont naturellement allemands, français et italiens, mais la salon accueille également une importante délégation japonaise. Pas moins de 20'000 visiteurs sont attendus, en très grande majorité des professionnels.

Si proportionnellement l'activité horlogère reste la mieux représentée, avec une part de 91% des exposants indiquant travailler dans ce domaine, les microtechnologies et les dispositifs médicaux se sont imposés au fil du temps, avec des proportions de respectivement 54% et 50%.

Pénuries de main-d'oeuvre

"Lors des éditions précédentes, 84% des exposants ont déclaré avoir décroché des contrats ou noué des contacts ayant débouché sur de nouvelles affaires", a indiqué M. Catton. Une déclaration que nuance Cyrille Mathieu, directeur général de la division horlogerie-joaillerie d'Acrotec. "C'est surtout l'occasion de soigner les contacts avec les clients et partenaires dans un contexte différent du cadre habituel."

Le salon sera également l'occasion d'aborder les thématiques qui préoccupent actuellement la branche, au premier rang desquelles les pénuries de main-d'oeuvre qualifiées, en particulier les ingénieurs et les décolleteurs. Une problématique illustrée par le stand du fournisseur de solutions d'usinage Willemin-Macodel, qui accueille les visiteurs avec une affiche géante indiquant: "nous recrutons".

Pour la deuxième année consécutive, la manifestation met ainsi en place une journée de "job dating" afin de mettre en contacts candidats, apprentis et employeurs. Un table ronde se réunira également sur la thématique de la transmission du savoir-faire horloger.

Si le contexte économique est au beau fixe pour le secteur, la demande dans l'horlogerie étant particulièrement robuste dans le contexte actuel d'incertitudes géopolitiques, il convient également de s'interroger sur le caractère pérenne de cette tendance, a souligné M. Catton. A cet effet, une autre table ronde sera consacrée à cette embellie actuelle et ses perspectives.