Vienne (awp/afp) - Les 22 pays de l'Opep+ ont annoncé adopter un nouveau mécanisme d'évaluation des capacités de production des pays membres afin de réévaluer les quotas à partir de 2027, lors de leur réunion ministérielle qui s'est tenue en ligne dimanche.

"Les pays participants ont approuvé le mécanisme élaboré par le Secrétariat" de l'Opep+ et qui vise à "évaluer la capacité de production maximale durable (MSC) des pays participants, qui servira de base pour les niveaux de référence de production 2027 de tous les pays membres", a fait savoir le groupe dans un communiqué à l'issue de sa réunion semestrielle.

Certains membres du cartel estiment "que les allocations actuelles ne reflètent plus les niveaux d'investissement, la géologie ou le potentiel technique" de leur production de pétrole, explique Homayoun Falakshahi, analyste chez Kpler.

Selon certaines rumeurs, les allocations devaient même être négociées dès ce week-end mais "le groupe n'est parvenu qu'à s'accorder sur un mécanisme d'évaluation des capacités de production pour l'année prochaine, ce qui témoigne clairement de tensions non résolues" sur ce sujet, affirme Jorge Leon, de Rystad Energy.

Le groupe a aussi confirmé "suspendre les augmentations de production en janvier, février et mars 2026" conduites mensuellement par l'Arabie saoudite, la Russie et six autres membres depuis avril, comme annoncé en début novembre.

Citant une "saisonnalité" propice à une demande plus faible de pétrole, l'Opep+ préfère limiter ses hausses de production pour ne pas faire plonger des cours déjà bas, avec un baril de Brent, la référence mondiale du brut, installé entre 60 et 65 dollars.

En plus des pressions baissières avec une production mondiale qui a augmenté plus rapidement que la demande ces derniers mois, le groupe fait aussi face à de fortes incertitudes géopolitiques compliquant les prévisions à venir sur le marché pétrolier.

"La Russie et l'Ukraine sont engagées dans des négociations de paix délicates qui pourraient remodeler les marchés pétroliers, tandis que les tensions entre les États-Unis et le Venezuela se sont fortement intensifiées", souligne M. Leon.

Une détente entre l'Ukraine et la Russie pourrait conduire les Etats-Unis à assouplir ou lever leurs sanctions contre l'industrie pétrolière russe et ferait chuter les prix.

Un blocage des négociations pourrait à l'inverse faire remonter un peu les prix du pétrole car le marché a déjà incorporé une légère réduction de la prime de risque en raison des discussions en cours sur la résolution du conflit en Ukraine, précise M. Falakshahi.