Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes tentent de reprendre de la hauteur mercredi après plusieurs séances négatives, fluctuant au gré des annonces de droits de douane et de géopolitique de Donald Trump, sur fond d'inquiétudes quant à une possible récession aux Etats-Unis.

En Asie, la Bourse de Hong Kong reculait de 0,91% dans les derniers échanges, Shenzhen a terminé en baisse de 0,17% Shanghai de 0,23%.

En Europe, la Bourse de Londres prenait 0,21% vers 08H30 GMT, Paris 0,83%, Francfort 0,78% et Milan 0,94%.

"Tout rebond du marché pourrait ne pas être viable à moins d'une forme de stabilité à la Maison Blanche - mais cela ne semble pas être au menu du jour", prévient toutefois Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Mardi, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid en menaçant de doubler, à 50%, les droits de douane prévus sur l'acier et l'aluminium canadiens, puis en y renonçant quelques heures plus tard, après le retrait par la province canadienne de l'Ontario de sa surtaxe sur les exportations d'électricité vers trois Etats américains.

Mercredi, l'Union européenne a déclaré riposter aux droits de douane américains de 25% sur l'acier et l'aluminium devenus effectifs dans la nuit.

Dans un contexte de craintes grandissantes quant à une récession possible aux Etats-Unis au second semestre en raison de la politique commerciale des Etats-Unis, les investisseurs scruteront deux indicateurs d'inflation américains: l'indice des prix à la consommation (CPI) pour février, à 12H30 GMT, puis jeudi, l'indice des prix à la production (PPI) sur la même période.

Autrement dit, l'un mesure l'inflation du côté des consommateurs et l'autre, du côté des producteurs.

Ces données "sont importantes parce que les effets des droits de douane commenceront probablement à se répercuter sur les prix à la production, avant d'avoir un impact sur les prix à la consommation", explique Ipek Ozkardeskaya.

"Plus l'inflation est élevée, moins il est probable que la banque centrale américaine (Fed) réduise ses taux d'intérêt, à moins que la chute des marchés ne devienne trop violente au point de menacer la stabilité financière", a poursuivi l'analyste.

Pour l'heure, si le marché table majoritairement sur une "baisse de taux de la Fed en juin", la probabilité "d'une baisse en mai est désormais estimée à environ 60%", détaille Ipek Ozkardeskaya.

Sur le marché obligataire, le taux auquel les Etats-Unis empruntent sur dix ans s'établissait à 4,27% vers 08h30 GMT, contre 4,28% à la clôture mardi. Son équivalent allemand était à 2,91%, contre 2,89% la veille.

Sur le marché des changes, le dollar américain continue de perdre de la valeur, dans le sillage des craintes de récession. Le billet vert lâchait 0,10% face à la monnaie unique, à 1,0909 euro pour un dollar.

Leonardo veut "accélérer" sa croissance

Le groupe italien d'aéronautique et de défense Leonardo envisage d'augmenter sa production dans le sillage du plan de Bruxelles visant à "réarmer l'Europe" et mise sur des "alliances internationales" pour "accélérer" sa croissance.

Si l'Italie, qui consacre actuellement 1,52% de son produit intérieur brut à la défense, augmente ses dépenses militaires d'un point de PIB, les recettes de Leonardo augmenteront de 2 à 3 milliards d'euros, a assuré son directeur général Roberto Cingolani en présentant son plan industriel 2025-2029.

Le titre souffrait toutefois d'un changement de recommandation d'analyste et lâchait 4,21% à Milan. Depuis le 1er janvier, la valeur de l'action Leonardo s'est envolée de plus de 60%.

Inditex et Puma déçoivent

Le géant espagnol du prêt-à-porter Inditex, propriétaire de la marque Zara, a dégagé le bénéfice le plus élevé de son histoire en 2024, mais a affiché un rythme de croissance plus faible que les années précédentes dans un contexte de forte concurrence internationale. A Madrid, son titre chutait de 7,52%.

A Francfort, Puma chutait de 21,08% après avoir publié des résultats annuels jugés décevants.

Le pétrole

Les cours du pétrole poursuivaient leur très modeste rebond entamé la veille: vers 08H30 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,37% à 69,82 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, s'octroyait 0,41% à 66,52 dollars.

Le bitcoin cédait 1,14% à 82.651 dollars.