Résumé
16.12.2025 18:11:29
Le PNAT a aussi demandé la confiscation partielle de 30 millions d'euros, déjà provisionnés. Il a requis également une amende solidaire de 4,6 millions au titre de l'infraction douanière de violation de sanctions financières internationales, à régler avec les prévenus poursuivis aussi sur ce volet, a constaté mardi l'agence AWP.
Des sommes à mettre en regard avec les fonds de 4,69 millions d'euros, calculés par l'accusation, transmis aux factions djihadistes, dont l'Etat islamique, afin de maintenir l'activité de la filiale syrienne de Lafarge, entre 2012 et 2014. La personne morale "n'est pas un écran, elle oblige", a asséné la représentante du parquet, ajoutant que l'entreprise hexagonale devra se charger du paiement intégral des frais de justice.
La représentante du PNAT a déclaré mardi après-midi être restée sur sa faim lors des débats concernant le cimentier. "On attendait davantage de cette entreprise française, qui assure sur son site avoir le courage de prendre les bonnes décisions". Les versements des fonds aux organisations djihadistes en Syrie de 2012 à 2014 ont été motivés par la "crainte de devoir déprécier des actifs dans le contexte de la fusion avec Holcim", actée 2015.
Il y a trois ans, Lafarge a plaidé coupable aux Etats-Unis pour avoir aidé des organisations terroristes entre 2013 et 2014 et été sanctionné à hauteur de 778 millions de dollars. A l'époque, Holcim, qui avait abandonné sa raison sociale Lafargeholcim au printemps 2021, soulignait que le Département américain de la Justice (DOJ) reconnaissait "que les faits n'impliquaient en aucune façon Holcim".
"Cet accord américain n'était pas un élément à charge lors de l'instruction française, qui relève assez d'éléments probatoires pour sa culpabilité", a soutenu l'accusation. "Les paiements ont été objectivés". Mais "selon la défense, l'accord de plaider coupable empêcherait Lafarge d'être à nouveau condamné ", quand le PNAT vise une période plus large mais aussi des faits commis en France depuis le siège de la multinationale. De plus, la décision américaine n'arrête pas une procédure en France, a-t-elle ajouté, alors même que la défense compte plaider la relaxe.
___ Peine de prison contre l'ex-CEO
L'accusation a aussi requis 6 ans prison assortie d'un mandat de dépôt différé contre Bruno Lafont, ancien directeur général de Lafarge, ainsi que 225'000 euros d'amende, et la "confiscation de plus de 2 millions d'assurance-vie alors qu'il a reçu 5 millions en partant de Lafarge". Le Ministère public s'est attaché dans ses réquisitions à démonter les lignes de défense en s'appuyant sur les investigations menées depuis sept ans et les auditions depuis mi-novembre dernier à la barre du Tribunal correctionnel de Paris.
La magistrate a fait état des "4000 km entre le siège de la rue des Belles Feuilles à Paris", où siégeait l'entreprise dans le très chic 16ème arrondissement "et le site de Jalabiya" où se trouvait la filiale Lafarge Cement Syria. "Est-ce ce monde de l'Ebitda, de la marge opérationnelle, de la dépréciation du goodwill qui fait perdre pied dans cette quête syrienne à feu et à sang sans figure de style, sans litote. Ces millions sur des schémas empêchent-ils de voir la réalité, isolent-ils du bruit des bombes et des pleurs ?"
Le PNAT a aussi dénoncé le "choix purement économique, ahurissant de cynisme" de Bruno Lafont, ancien directeur général de Lafarge. Ce qui lui est reproché c'est son "choix actif" de maintien de la production et des ventes en Syrie, à travers la "poursuite pendant 20 mois de l'activité de LCS alors qu'il était le seul à pouvoir y mettre fin", vu que l'ex-CEO disait "moi je donnais les directives".
De plus, "Bruno Lafont était informé par écrit, oralement et par mail" de la situation en Syrie, pour laquelle il a mis sur pied des réunions de stratégie. Elle a pointé la ligne de défense de l'ancien dirigeant de l'entreprise hexagonale, assurant ne pas lire les rapports des comités de sûreté de Lafarge.
La magistrate a fustigé le "positionnement impossible, fuyant, pusillanime" voire "lâche" de l'ex-patron ."On ne m'a rien dit, c'est la faute de mes collaborateurs: votre ligne de défense vous fait injure". Dès mercredi débuteront les plaidoiries des avocats des prévenus. Le procès doit s'achever vendredi.
Amendes et confiscations requises contre Lafarge à Paris
Paris (awp) - Le Parquet national antiterroriste (PNAT) français a pointé le "cynisme" qui a poussé Lafarge et ses dirigeants à financer des organisations terroristes pour maintenir l'activité du cimentier en Syrie. Le PNAT a notamment requis mardi une amende de 1,125 million d'euros contre la filiale d'Holcim depuis 2015, en tant que personne morale.Le PNAT a aussi demandé la confiscation partielle de 30 millions d'euros, déjà provisionnés. Il a requis également une amende solidaire de 4,6 millions au titre de l'infraction douanière de violation de sanctions financières internationales, à régler avec les prévenus poursuivis aussi sur ce volet, a constaté mardi l'agence AWP.
Des sommes à mettre en regard avec les fonds de 4,69 millions d'euros, calculés par l'accusation, transmis aux factions djihadistes, dont l'Etat islamique, afin de maintenir l'activité de la filiale syrienne de Lafarge, entre 2012 et 2014. La personne morale "n'est pas un écran, elle oblige", a asséné la représentante du parquet, ajoutant que l'entreprise hexagonale devra se charger du paiement intégral des frais de justice.
La représentante du PNAT a déclaré mardi après-midi être restée sur sa faim lors des débats concernant le cimentier. "On attendait davantage de cette entreprise française, qui assure sur son site avoir le courage de prendre les bonnes décisions". Les versements des fonds aux organisations djihadistes en Syrie de 2012 à 2014 ont été motivés par la "crainte de devoir déprécier des actifs dans le contexte de la fusion avec Holcim", actée 2015.
Il y a trois ans, Lafarge a plaidé coupable aux Etats-Unis pour avoir aidé des organisations terroristes entre 2013 et 2014 et été sanctionné à hauteur de 778 millions de dollars. A l'époque, Holcim, qui avait abandonné sa raison sociale Lafargeholcim au printemps 2021, soulignait que le Département américain de la Justice (DOJ) reconnaissait "que les faits n'impliquaient en aucune façon Holcim".
"Cet accord américain n'était pas un élément à charge lors de l'instruction française, qui relève assez d'éléments probatoires pour sa culpabilité", a soutenu l'accusation. "Les paiements ont été objectivés". Mais "selon la défense, l'accord de plaider coupable empêcherait Lafarge d'être à nouveau condamné ", quand le PNAT vise une période plus large mais aussi des faits commis en France depuis le siège de la multinationale. De plus, la décision américaine n'arrête pas une procédure en France, a-t-elle ajouté, alors même que la défense compte plaider la relaxe.
___ Peine de prison contre l'ex-CEO
L'accusation a aussi requis 6 ans prison assortie d'un mandat de dépôt différé contre Bruno Lafont, ancien directeur général de Lafarge, ainsi que 225'000 euros d'amende, et la "confiscation de plus de 2 millions d'assurance-vie alors qu'il a reçu 5 millions en partant de Lafarge". Le Ministère public s'est attaché dans ses réquisitions à démonter les lignes de défense en s'appuyant sur les investigations menées depuis sept ans et les auditions depuis mi-novembre dernier à la barre du Tribunal correctionnel de Paris.
La magistrate a fait état des "4000 km entre le siège de la rue des Belles Feuilles à Paris", où siégeait l'entreprise dans le très chic 16ème arrondissement "et le site de Jalabiya" où se trouvait la filiale Lafarge Cement Syria. "Est-ce ce monde de l'Ebitda, de la marge opérationnelle, de la dépréciation du goodwill qui fait perdre pied dans cette quête syrienne à feu et à sang sans figure de style, sans litote. Ces millions sur des schémas empêchent-ils de voir la réalité, isolent-ils du bruit des bombes et des pleurs ?"
Le PNAT a aussi dénoncé le "choix purement économique, ahurissant de cynisme" de Bruno Lafont, ancien directeur général de Lafarge. Ce qui lui est reproché c'est son "choix actif" de maintien de la production et des ventes en Syrie, à travers la "poursuite pendant 20 mois de l'activité de LCS alors qu'il était le seul à pouvoir y mettre fin", vu que l'ex-CEO disait "moi je donnais les directives".
De plus, "Bruno Lafont était informé par écrit, oralement et par mail" de la situation en Syrie, pour laquelle il a mis sur pied des réunions de stratégie. Elle a pointé la ligne de défense de l'ancien dirigeant de l'entreprise hexagonale, assurant ne pas lire les rapports des comités de sûreté de Lafarge.
La magistrate a fustigé le "positionnement impossible, fuyant, pusillanime" voire "lâche" de l'ex-patron ."On ne m'a rien dit, c'est la faute de mes collaborateurs: votre ligne de défense vous fait injure". Dès mercredi débuteront les plaidoiries des avocats des prévenus. Le procès doit s'achever vendredi.
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Betroffene Instrumente
| Name | Kurs | Differenz Differenz % |
52 Wochenhoch | 52 Wochentief | Volumen |
|---|---|---|---|---|---|
| Holcim N | 77.20 |
+1.24
+1.63%
|
77.60 | 64.34 | 1'031'277.00 |