Cremo devra accélérer et renforcer sa transformation l'an prochain
Villars-sur-Glâne FR (awp/ats) - Se débattant dans les chiffres rouges, Cremo s'apprête à affronter un nouvel exercice difficile en 2026. Surtout que le groupe laitier fribourgeois doit accélérer sa restructuration après le débarquement "surprise" il y a un mois de son directeur général Ralph Perroud.
Le temps presse plus que jamais du côté du siège de l'entreprise à Villars-sur-Glâne. A un an de l'exercice de son centenaire, en 2027, le groupe emblématique doit affronter un nouveau défi, alors qu'il tente de retrouver les chiffres noirs au prix d'une restructuration initiée en 2023, avec des résultats qui se font attendre.
Cinquantenaire, Ralph Perroud était alors présenté comme l'homme de la situation par le président du conseil d'administration, l'ancien conseiller d'Etat fribourgeois et grand argentier Georges Godel. Ex-directeur de Fromage Gruyère, passé par les multinationales Nestlé et Mondelez, il a pris les rênes en août cette année-là.
Pas de faute grave
En janvier 2023, Cremo avait lancé un vaste et très ambitieux programme appelé CAP 2027. Ce dernier avait pour but de transformer et de moderniser l'entreprise en l'espace de quatre ans. Avant l'annonce de son départ, le 27 novembre passé, Ralph Perroud paraissait plus que jamais attelé à sa mission de sauvetage.
Trois semaines plus tôt, en effet, le patron confiait à La Liberté que Cremo continuait à vivre une "phase difficile, dans un contexte marqué par un afflux de lait". Le deuxième plus gros transformateur du pays, derrière Emmi, espérait alors réduire sa perte annuelle par rapport au débours de 16,9 millions de francs essuyé en 2024.
"Ralph Perroud n'a pas commis de faute grave", a expliqué ensuite au Temps Georges Godel, 73 ans, quelques jours après le départ de Ralph Perroud. "Cependant, le rythme de transformation reste trop lent et, ces derniers mois, nous avons observé une forte dégradation des chiffres", détaillait encore l'ancien président du Conseil d'Etat.
Coups du sort
Le conseil d'administration a considéré qu'il n'était plus possible de temporiser. "Nous avions défini un cap clair et, jusqu'au printemps, tout avançait comme prévu. Ensuite, nous avons constaté un décrochage. Dans la situation actuelle, nous ne pouvions pas attendre six mois supplémentaires: il fallait agir immédiatement", soulignait M. Godel.
Au-delà, Cremo n'a pas été épargné par les coups du sort, avec un début d'incendie en mars à l'usine de Villars-sur-Glâne ou un afflux de lait à transformer dans un contexte de restrictions de production du Gruyère AOP. Le départ de Ralph Perroud met aussi en lumière un problème de stabilité managériale, avec trois titulaires en cinq ans.
Le conseil a nommé le directeur de la transformation et secrétaire général Xavier Monange, 53 ans, directeur général ad intérim. Sa "très bonne connaissance de Cremo ainsi que sa capacité à mobiliser les équipes constituent des atouts majeurs pour renforcer le processus", assurait alors Georges Godel dans le communiqué.
Nouvelle dynamique
Dans La Liberté, le soir même de l'annonce, ce dernier évoquait le "besoin d'une nouvelle dynamique, d'un nouveau moteur avec une nouvelle courroie de transmission". "Car cette courroie s'était peut-être usée au bout de deux ans et demi", précisait-il à propos de Ralph Perroud, tout en reconnaissant l'ampleur de la tâche.
Pour mémoire, la perte de 2024, en recul au regard des 20,3 millions de 2023 et 21,5 millions de 2022, constituait le cinquième déficit d'affilée et le septième résultat négatif en huit ans. Cremo, qui emploie quelque 700 personnes, a réalisé par ailleurs l'an passé un chiffre d'affaires de 504,4 millions de francs, en baisse de 4%.
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