Genève (awp) - La Bourse suisse s'est quelque peu reprise, évoluant timidement dans le vert vendredi à l'approche de la mi-journée. A l'instar des autres places mondiales, les indices ployaient sous la menace de nouvelles taxes douanières de Donald Trump. L'actualité était abondante également sur le volet macroéconomique et sur celui des résultats d'entreprises.

"Les nouvelles déclarations de Donald Trump sur les droits de douane ont pesé sur l'humeur des marchés", commente Ipek Ozkardeskaya de Swissquote. Jeudi, le président américain a annoncé l'entrée en vigueur le 4 mars de droits de douane contre le Mexique et le Canada, après avoir annoncé vouloir taxer jusqu'à 25% les produits en provenance de l'UE. "Les données publiées ce jour pourraient rester dans l'ombre des craintes douanières", poursuit l'analyste de la banque glandoise en ligne.

"Inquiets d'une guerre commerciale, les investisseurs font preuve de prudence", relève-t-on chez Raiffeisen. A cela s'ajoute une aversion croissante pour le risque, note la banque IG. En témoigne également l'évolution du bitcoin qui a lourdement trébuché, glissant sous les 80'000 dollars pendant la nuit. La devise électronique a reculé de près de 20% en une semaine.

Outre-Atlantique, la publication dans l'après-midi de l'indicateur PCE de l'inflation américaine en janvier sera scrutée de près, de même que les revenus et dépenses des ménages. En Suisse, les recettes du commerce de détail en janvier sont restées stables. Les recettes du secteur des services ont en revanche plongé en décembre dernier.

La France publiait également son lot d'indicateurs, dont l'inflation, en hausse de 0,8% en février, et le PIB en repli de 0,1% au quatrième trimestre. La consommation des ménages s'est elle aussi contractée de 0,5% en janvier. En Allemagne, le marché de l'emploi est toujours à la peine, figé dans une économie au point mort.

Vers 10h50, l'indice phare SMI grappillait 0,02% à 12'960,81 points, le SLI était stable à 2107,55 points, tandis que le SPI reculait de 0,05% à 17'101,68 points. Douze des trente valeurs vedettes évoluaient désormais en terrain positif,

Grand gagnant de l'indice, Holcim (+3,2%) a appâté l'investisseur avec une augmentation du dividende et des perspectives alléchantes, en dépit de ventes et de bénéfices en repli l'an dernier. Le cimentier a aussi dévoilé les contours de la scission prévue au premier semestre de ses activités américaines renommées Amrize.

A l'autre bout du tableau, Logitech (-5,2%) souffrait toujours, après avoir été rétrogradé à "underperform" par Bank of America. L'objectif de cours a par ailleurs été nettement raboté de 91 à 80 francs.

SGS perdait aussi du terrain (-0,7%). Le spécialiste de l'inspection et de la certification a proposé l'élection de Patrick Kron comme administrateur indépendant, connu pour avoir dirigé le géant français du matériel ferroviaire Alstom entre 2003 et 2016.

Les poids lourds évoluaient en ordre dispersé. Nestlé progressait (+0,4%), tandis que les géants pharma Roche (bon -0,1%) et Novartis (-0,2%) lestaient quelque peu l'indice.

Sur le marché élargi, Clariant prenait sérieusement l'eau (-9,8%). Le chimiste de spécialités a certes repris le chemin de la croissance en fin d'année, ressort-il de sa copie annuelle, mais pas suffisamment pour inscrire une hausse sur l'année. Les actionnaires devront se contenter d'un dividende inchangé de 42 centimes par action.

Sunrise (-2,8%) n'a visiblement pas convaincu pour son premier bilan depuis son émancipation de Liberty Global et son retour à la Bourse suisse. L'opérateur télécom a vu ses recettes se tasser.

Leonteq perdait aussi du terrain (-1,2%). Son conseil d'administration s'est prononcé vendredi contre les exigences d'actionnaires de référence en matière de rémunérations. L'organe de surveillance sera par ailleurs passablement remanié avec deux départs et une arrivée.

Mal embarqué à l'ouverture, Bucher étoffait depuis ses gains (+3,7%). Le fabricant d'équipements agricoles, de véhicules de voirie et de systèmes hydrauliques a fait état d'une chute de ses bénéfices l'an dernier, mais table sur une reprise à mi-parcours en 2025. Par ailleurs, un changement de patron est prévu.