Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer la séance de mercredi, à la faveur d'un rebond technique, alors que la France se dirige vers une nouvelle crise. Le regard déjà tourné vers les résultats trimestriels du fondeur NVidia, les investisseurs veulent toutefois rester prudents.

La performance de Nvidia, qui sera dévoilée en soirée après la clôture de Wall Street, est considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l'intelligence artificielle, observe John Plassard, associé de Cité Gestion en charge de la stratégie d'investissement. Parallèlement, de nouveaux droits de douane américains de 50% sur certains produits indiens sont entrés en vigueur mercredi, Washington sanctionnant ainsi New Delhi pour ses achats persistants de pétrole russe.

Du côté de Wall Street, les principaux indices ont achevé le séance de mardi en progression, soutenus par les gains de Nvidia, les investisseurs ayant trouvé un équilibre entre leur optimisme concernant les résultats des entreprises et leurs inquiétudes liées à la destitution sans précédent de Lisa Cook, gouverneure de la Réserve fédérale, par le président Donald Trump, poursuit M. Plassard.

Du côté des premières informations macroéconomiques, le moral des consommateurs en Allemagne va s'assombrir en septembre sur fond de montée du chômage et d'attente de réformes promises par le gouvernement. L'indice de confiance de l'institut GfK attendu pour septembre plonge à -23,6 points, après -21,7 en août, soit une baisse de 1,9 point, un troisième mois d'affilée en recul.

Ce mercredi, outre une nouvelle belle salve de résultats semestriels, les investisseurs examineront notamment certaines statistiques sur l'immobilier aux États-Unis.

Peu avant 08h20, le SMI notait à 12'170,98 points, soit une infime hausse de 0,08%, selon les calculs avant-Bourse de la banque Julius Bär. Sur les vingt et une valeurs constitutives de l'indice phare de la Bourse suisse, seule Givaudan (-1,6%) perdait du terrain.

Le numéro un mondial des arômes et parfums a fait part du départ en mars prochain de son directeur général Gilles Andrier, lequel cèdera ses fonctions à Christian Stammkoetter. M. Andrier est proposé comme successeur de Calvin Grieder à la présidence de l'entreprise verniolane à compter de la prochaine assemblée générale.

Givaudan a dans la foulée dévoilé ses objectifs à l'horizon 2030, soit une croissance organique moyenne de 4 à 6 %, contre 4 à 5 % pour le précédent cycle de cinq ans. Le flux de trésorerie disponible moyen devrait quant à lui rester supérieur à 12 % du chiffre d'affaires, le groupe souhaitant poursuivre sa quête de cibles d'acquisitions.

UBS (+0,5%) se positionnait sur la première ligne de la grille de départ, le numéro un bancaire helvétique étant accompagné du spécialiste des périphériques et accessoires informatiques Logitech (+0,4%). Suivaient notamment le géant du luxe Richemont (+0,2%, le fabricant de traitements ophtalmiques Alcon (+0,1%), ainsi que les géants du ciment Holcim (+0,1%) et son émanation nord-américaine Amrize (+0,1%).

Fidèles à leur habitude, les trois poids lourds de la cote, Roche, Novartis et Nestlé (tous trois +0,08%) pantouflaient en queue de classement, laissant toutefois l'avant-dernière place à la défensive Swisscom (+0,06%).

Hors SMI, le laboratoire pharma aux origines italiennes Cosmo décollait de 3%. L'entreprise milanaise a obtenu un avis positif pour le Winlevi dans le traitement de l'acné en Europe. Un réexamen a permis de changer la position de l'Agence européenne du médicament (EMA), initialement défavorable.

Si le fabricant de turbocompresseurs Accelleron a amélioré ses résultats tous azimuts sur les six premiers mois de l'année, le groupe argovien, confronté aux incertitudes créés par la guerre commerciale, a quelque peu raboté son objectif de marge d'exploitation. De fait, son titre plongeait de 3,4%.

Stadler Rail (-3,9%) était aussi à la peine. Le fabricant de matériel ferroviaire a certes amélioré sa rentabilité opérationnelle sur les six premiers mois de l'année, tout comme son bénéfice net. Mais l'entreprise de Bussnang reste confrontée aux conséquences de trois catastrophes naturelles: les inondations en Valais, en Autriche et en Espagne à Valence, qui ont continuent d'avoir des conséquences sur les fournisseurs et la disponibilité de certains composants.