Zurich (awp) - La Bourse suisse maintenait ses gains mercredi à l'approche de la mi-journée, à la faveur d'un rebond technique, alors que la France se dirige vers une nouvelle crise. Le regard déjà tourné vers les résultats trimestriels du fondeur Nvidia, les investisseurs veulent toutefois rester prudents.

La performance de Nvidia, qui sera dévoilée en soirée après la clôture de Wall Street, est considérée comme un test décisif pour la dynamique du secteur de l'intelligence artificielle, observe John Plassard, associé de Cité Gestion en charge de la stratégie d'investissement. Parallèlement, de nouveaux droits de douane américains de 50% sur certains produits indiens sont entrés en vigueur mercredi, Washington sanctionnant ainsi New Delhi pour ses achats persistants de pétrole russe.

Les investisseurs ont trouvé un équilibre entre leur optimisme concernant les résultats des entreprises et leurs inquiétudes liées à la destitution sans précédent de Lisa Cook, gouverneure de la Réserve fédérale, par le président Donald Trump, a poursuivi poursuit M. Plassard.

Du côté des informations macroéconomiques, le moral des consommateurs en Allemagne va s'assombrir en septembre sur fond de montée du chômage et d'attente de réformes promises par le gouvernement. L'indice de confiance de l'institut GfK attendu pour septembre plonge à -23,6 points, après -21,7 en août, soit une baisse de 1,9 point, un troisième mois d'affilée en recul.

En Suisse, les perspectives de croissance et d'inflation à long terme se sont péjorées, selon les analystes consultés pour établir le baromètre mensuel UBS-CFA. L'indicateur est passé en territoire négatif en août à -53,8 points, contre +2,4 points en juillet.

Les chiffres d'affaires de la construction ont reculé de 3,5% au deuxième trimestre, selon les données de la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Le repli dans le génie civil a pesé.

Ce mercredi, les investisseurs examineront encore des statistiques sur l'immobilier aux États-Unis.

A la Bourse suisse, le SMI, après avoir démarré la séance sur une timide hausse de 0,05%, évoluait de manière relativement latérale en matinée, l'indice phare ayant toutefois consolidés ses gains en notant vers 10h45 à 12'196,93 points, soit une progression de 0,30%. Le SLI se montrait pour sa part un peu moins ferme, grappillant 0,18% à 2012,99 points, alors que l'indicateur élargi SPI gagnait tout juste 0,08% à 16'891,96 points.

Parmi les 31 valeurs constitutives du Swiss Leader Index, dix-sept perdaient du terrain et treize en gagnaient, alors que Swisscom faisait toujours du surplace.

Côté perdants, Givaudan (-0,7%) avait nettement réduit ses pertes et cédé la lanterne rouge au spécialiste des emballages SIG Group (-2,6%). Le numéro un mondial des arômes et parfums a fait part du départ en mars prochain de son directeur général Gilles Andrier, lequel cèdera ses fonctions à Christian Stammkoetter. Givaudan a dans la foulée dévoilé ses objectifs à l'horizon 2030, soit une croissance organique moyenne de 4 à 6 %, contre 4 à 5 % pour le précédent cycle de cinq ans.

Le géant du placement de personnel Adecco (-2,2%) peinait aussi, tout comme l'équipementier de salles d'eau Geberit (-1,0%), le sous-traitant pharma Lonza (0,9%) et le fabricant d'ascenseurs Schindler (-0,8%), entre autres.

Les poids lourds de la cote, Novartis (+0,9%), Roche (+0,4%) et Nestlé (+0,2%) figuraient désormais tous trois dans le camp des gagnants.

Swatch Group (+1,9%) conservait sa place sur la plus haute marche du podium provisoire, devant son concurrent genevois dans le segment du luxe Richemont (+1,5%) et Novartis.

Sur le marché élargi, le laboratoire pharma aux origines italiennes Cosmo décollait de 7,4%, après avoir obtenu un avis positif pour le Winlevi dans le traitement de l'acné en Europe. Peach Property bondissait de 4,7%, la société immobilière en délicatesse avec ses finances ayant fait état d'une évolution positive au cours des six premiers mois de l'année.

Investis (+1,6%) a dégagé sur les six premiers mois de l'année un bénéfice net de 80,2 millions de francs, amputé de plus de 40% sur un an.

Si le fabricant de turbocompresseurs Accelleron a amélioré ses résultats après six mois, le groupe argovien, confronté aux incertitudes créés par la guerre commerciale, a quelque peu raboté son objectif de marge d'exploitation. De fait, son titre plongeait de 4,1%.

Stadler Rail (-9%) dégringolait. Le fabricant de matériel ferroviaire a certes amélioré sa rentabilité opérationnelle sur les six premiers mois de l'année, tout comme son bénéfice net. Mais l'entreprise de Bussnang reste confrontée aux conséquences de trois catastrophes naturelles: les inondations en Valais, en Autriche et en Espagne à Valence.