Zurich (awp) - La Bourse suisse restait engluée dans le rouge jeudi, en l'absence de catalyseurs, Wall Street restant fermé en raison du jour férié de Thanksgiving. Les espoirs de baisse des taux directeurs aux Etats-Unis, lors de la dernière réunion de l'année de la Banque centrale américaine (Fed) sont certes positifs, mais de nombreuses incertitudes incitent à la prudence, alors que les niveaux de valorisation sont élevés.

"Bienvenue dans l'ère du gigantisme: le S&P 500 atteint les 7000 points, Nvidia a franchi la barre des 5000 milliards de dollars de capitalisation boursière - soit plus que le PIB français! Et le secteur technologique affiche une performance supérieure à 30% sur douze mois", s'exclame dans un commentaire Nicolas Forest, directeur de l'investissement (CIO) chez Candriam. "La confiance reste intacte, parfois même contre toute raison", ajoute-t-il.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) doit se réunir les 9 et 10 décembre prochains pour déterminer s'il procédera, ou non, à une nouvelle baisse de 0,25 point de ses taux directeurs, une tendance qu'envisagent pour l'heure très largement les analystes, selon l'outil de veille de CME, FedWatch.

"La nouvelle selon laquelle Kevin Hassett pourrait devenir le prochain président de la Fed a ravivé les espoirs que la Fed adopte une politique de taux plus bas à l'avenir, conformément aux souhaits de la Maison Blanche. Hassett est également favorable à la déréglementation et bienveillant envers les cryptomonnaies, tout ce que les marchés adorent!", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Cette décision sera annoncée avant que les données sur l'inflation ne soit publiées la semaine suivante. "Ainsi, même si la Fed réduit ses taux, si l'inflation surprend à la hausse la semaine suivante, les rendements pourraient bondir et les anticipations de 2 à 4 baisses supplémentaires pourraient s'évaporer, pesant sur l'appétit pour le risque", prévient Mme Ozkardeskaya.

Sur le plan des nouvelles macroéconomiques, le moral des consommateurs allemands est toujours morose malgré une progression en décembre, selon des données de GfK. L'Italie fait également état d'une confiance des consommateurs en baisse. En Suisse, la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée a continué de diminuer en 2025, pour la deuxième année consécutive, en raison du ralentissement économique.

Les investisseurs s'intéresseront en début d'après-midi au compte-rendu de la réunion de politique monétaire d'octobre de la Banque centrale européenne (BCE).

Vers 11h05, le SMI lâchait 0,20% à 12'796,5 points, le SLI perdait 0,16% à 2068,81 points et le SPI reculait de 0,15% à 17'589,15 points.

Le chimiste de la construction Sika (-0,4%) a confirmé son objectif de croissance du chiffre d'affaires de 3 à 6% en monnaies locales à moyen terme. D'ici 2028, Sika va investir entre 120 et 150 millions de francs dans l'accélération de la transformation numérique de toute sa chaîne de valeur. Parallèlement, la société prévoit des économies annuelles de 150 à 200 millions.

Les poids lourds pharmaceutiques tiraient les indices vers le bas. Roche (-0,9%) et Novartis (-0,5%) lâchaient du lest, de même que Nestlé (-0,2%). Le géant bancaire UBS (+0,1%) avait par contre viré au vert.

Le trio des plus grands perdants étaient composés de Straumann (-1,4%), Swisscom (-1,0%) et Lindt (-0,9%).

A l'opposé, Partners Group prenait 1,2%, tandis que Kühne+Nagel et ABB avançait chacun de 0,6%.

Sur le marché élargi, la société immobilière orientée sur le marché américain, Varia US Properties perdait 2,1% à 18,90 francs. L'entreprise zougoise a ramené sa perte nette à 0,4 million de dollars sur les neuf premiers mois de l'année, contre 1,2 million à la même période de 2024.