Management, conseil d'administration   23.05.2025 17:19:09

Groupe E: départ avec effet immédiat du directeur Jacques Mauron

Granges-Paccot FR (awp/ats) - La crise que traverse le Groupe E emporte son directeur général. Jacques Mauron quitte son poste avec effet immédiat d'un commun accord avec le conseil d'administration de l'énergéticien actif principalement dans les cantons de Fribourg et Neuchâtel.

Le départ survenu vendredi de Jacques Mauron, 55 ans, en place depuis novembre 2019, ne constitue pas une surprise. L'homme qui travaillait depuis 2004 pour le Groupe E était sur la sellette vu le contexte compliqué dans lequel évolue la société de Granges-Paccot (FR) depuis l'annonce d'une restructuration d'ampleur le 16 avril.

Celle-ci a consisté en 188 licenciements, un nombre ramené finalement à 168 à l'issue de la phase de consultation avec les partenaires sociaux, dont le résultat a été dévoilé mardi. La disparition de Jacques Mauron de l'organigramme est motivée par la "nécessité d'une transformation organisationnelle de l'entreprise".

___ Enjeux futurs

Les "enjeux futurs du monde de l'énergie" sont invoqués également par l'entreprise. De par son dynamisme et sa vision, qualités reconnues par les observateurs, Jacques Mauron a permis au Groupe E "de se positionner comme un acteur majeur de la transition énergétique", relève le communiqué.

Jacques Mauron a accompagné la société dans la phase de transition énergétique. L'actuel directeur du secteur de l'énergie électrique Alain Sapin reprend ses fonctions à titre intérimaire. Quant à Johann Ruffieux, le responsable de l'approvisionnement et du négoce, il assume le poste d'Alain Sapin, également ad intérim.

En près de six ans à la tête du Groupe E, Jacques Mauron a renforcé la marque et sa notoriété en Suisse occidentale, note le communiqué. Le Fribourgeois a poursuivi "des investissements afin de décarboner la consommation d'énergie, de répondre aux besoins croissants en électricité et de réduire la dépendance énergétique de la Suisse".

___ Députés mobilisés

La situation révélée par la récente et douloureuse restructuration de l'entreprise de Granges-Paccot, dont l'Etat de Fribourg détient plus de 80% des actions, laisse de nombreuses questions ouvertes pour l'heure. Des interrogations se font faites jour sur le plan politique il y a quelque temps déjà.

Cette semaine, un mandat interpartis a été déposé avec pour titre "Groupe E: protégeons les intérêts de l'Etat et des citoyens de ce canton". A Fribourg, l'instrument vise à obliger le Conseil d'Etat à prendre des mesures dans un domaine relevant de sa seule compétence, le Grand Conseil veillant alors à la bonne exécution des lois.

Pour mémoire, le Groupe E est le fruit de la fusion en 2005 des Entreprises électriques fribourgeoises (EEF) avec Electricité neuchâteloise (ENSA). Les actionnaires neuchâtelois détiennent moins de 6% de l'entreprise qui emploie au total 2600 personnes. La part de l'Etat de Neuchâtel se situe à 2,5%.