Zurich (awp) - Les titres des géants pharmas bâlois Roche et Novartis ont clôturé lundi la séance à la Bourse suisse en ordre dispersé, après la conclusion vendredi d'un accord avec le gouvernement américain sur une baisse du prix des médicaments aux Etats-Unis. L'accord était attendu par les investisseurs.

Le bon Roche a achevé la séance sur un repli de 0,1% à 325,10 francs, alors que la nominative Novartis a progressé de 0,2% à 108,72 francs. L'indice phare de la Bourse suisse, Swiss Market Index (SMI), a quant à lui terminé sur une imperceptible baisse de 0,06%.

Les deux géants rhénans sont parvenus à un accord avec le gouvernement américain sur une baisse du prix outre-Atlantique. Ils se sont aussi engagés à participer au modèle "Generous", qui doit améliorer l'accès aux médicaments dans le cadre du programme Medicaid. Novartis a en outre accepté de soutenir les initiatives visant à s'attaquer aux inégalités globales dans les investissements dans les innovations pharmaceutiques.

En contrepartie, Novartis et Roche se verront exemptés de droits de douane sur leurs produits pharmaceutiques aux Etats-Unis durant trois ans.

Les deux groupes ont aussi répété leur intention, déjà annoncée, de procéder à des investissements de plusieurs milliards de dollars dans la production de médicaments aux Etats-Unis.

Roche réclame des prix plus élevés en Suisse

Vontobel explique que le prix de lancement des nouveaux médicaments aux Etats-Unis reste à déterminer. "Ce processus, qui évolue lentement, laisse aux laboratoires pharmaceutiques le temps de tenter d'augmenter leurs prix ailleurs. En définitive, cet accord est similaire à celui conclu avec Pfizer et devrait donc se refléter principalement dans le cours des actions", écrit dans un commentaire l'analyste Stefan Schneider.

Le directeur général de Roche, Thomas Schinecker, fait pression dans une interview pour que le prix des nouveaux médicaments en Suisse soit revu à la hausse. Le patron du groupe pharmaceutique montre les conséquences que cela aurait si la Suisse n'augmente pas les prix.

"La Suisse est le pays qui a le plus à gagner et le plus à perdre", a déclaré M. Schinecker. Rien que les recettes fiscales de la branche pharmaceutique sont supérieures à ce que l'on dépense en Suisse pour des médicaments innovants, a-t-il ajouté.

Si la Suisse ne suit pas le système de référence des Etats-Unis et n'augmente pas en conséquence les prix des nouveaux médicaments, "Roche réaliserait moins de chiffre d'affaires, investirait moins dans la recherche de pointe, verserait moins d'impôts et créerait moins d'emplois en Suisse", a-t-il conclu.