Résultats d'entreprise   23.10.2025 17:34:10

Roche confiant, malgré un trimestre mitigé

Zurich (awp) - Le géant pharmaceutique et du diagnostic Roche relève son ambition de rentabilité pour l'exercice en cours et reconduit celle pour sa croissance, au sortir d'un troisième trimestre moins fructueux qu'escompté en termes de recettes. Le directeur général Thomas Schinecker s'attend à une croissance soutenue en 2026 et au-delà.

Les 14,91 milliards de francs de recettes engrangés entre juillet et fin septembre portent le chiffre d'affaires sur neuf mois à 45,86 milliards, en hausse de 2,0% sur un an.

Atteignant 35,55 milliards, la contribution de la principale division Pharma s'est maintenue sur une pente ascendante (+3,8). Celle de Diagnostics s'est étiolée de 3,9% à 10,31 milliards, du fait notamment d'un changement dans le système de tarification en Chine.

___ Un cran en-dessous

La performance s'inscrit dans le bas des projections des analystes consultés par l'agence AWP, qui prévoyaient en moyenne des recettes de 46,09 milliards.

Au rayon des bonnes nouvelles, les stratèges du groupe revoient une nouvelle fois à la baisse l'impact attendu sur ses recettes de la concurrence de versions biosimilaires de ses traitements phare. Le manque à gagner sur l'année est désormais devisé à quelque 800 millions de francs, après 1,0 milliard à mi-parcours en 2025 et 1,2 milliard au printemps.

Les pertes d'exclusivités sur les moteurs de ventes que représentent Avastin, Herceptin, MabThera/Rituxan, Esbriet, Lucentis et Actemra ont grevé les recettes de 474 millions de francs sur les neuf premiers mois de l'année.

___ Plombé par le francs

L'appréciation du franc notamment a pesé bien plus lourd dans la balance, les effets de change ayant privé le chiffre d'affaires de 2,14 milliards de francs supplémentaires et coûté 5 points de pourcentage à la croissance. Les stratèges de la multinationale bâloise prévoient une persistance du phénomène sur l'ensemble de l'exercice, avec un impact négatif plus marqué, de 8%, sur le bénéfice par bon de jouissance ajusté.

La progression du bénéfice ajusté par bon de jouissance doit néanmoins s'élever à peu ou prou 10%, contre un peu moins de 10% au dernier pointage. La feuille de route demeure sinon inchangée, avec une croissance des ventes autour de 5% et une nouvelle hausse non quantifiée de la rémunération des actionnaires.

___ Croissance attendue au-delà de 2025

Le groupe pharmaceutique se dit bien positionné au-delà de 2025. Le directeur général Thomas Schinecker s'attend à une croissance soutenue en 2026 et au-delà, a-t-il déclaré jeudi lors d'une conférence avec les analystes. Selon lui, les médicaments déjà approuvés continueront à soutenir l'activité jusqu'en 2028, avant que de nouveaux candidats n'obtiennent leurs premières autorisations de mise sur le marché vers la fin de la décennie, prenant ainsi le relais de la croissance.

Roche s'est montré plus optimiste non seulement sur ses bénéfices, mais aussi sur l'impact des médicaments génériques.

L'entreprise estime désormais que l'érosion du chiffre d'affaires liée à ces produits sera moins forte qu'anticipé:

elle devrait atteindre 800 millions de francs en 2025, contre 1 milliard estimé auparavant. La majeure partie de ces pertes devrait toutefois se produire au quatrième trimestre, en raison de l'arrivée de nouveaux produits concurrents du médicament contre la polyarthrite rhumatoïde Actemra.

Concernant les traitements Vabysmo (ophtalmologie) et Ocrevus (sclérose en plaques), la direction a cherché à rassurer les analystes. La responsable de la division pharmaceutique, Teresa Graham, a affirmé que les trois produits devraient poursuivre leur croissance soutenue.

___ Mieux, mais au mieux suffisant

Les analystes ont accueilliune performance commerciale décevante et une nouvelle ligne stratégique largement éventée.

Stefan Schneider, chez Vontobel, qualifie le relèvement de l'objectif pour le bénéfice ajusté par bon de jouissance de "non conventionnel". L'expert déplore des revenus trimestriels inférieurs à ses attentes pour pratiquement tous les principaux traitements, en plus d'un impact plus sévère qu'escompté de la modification dans les procédures de tarification pour les dispositifs médicaux en Chine.

Les analystes de Jefferies soulignent de leur côté que les nouvelles ambitions sont tout juste conformes au consensus et risquent conséquemment de décevoir les investisseurs les plus optimistes.

A la clôture, le bon de jouissance Roche a abandonné 3,17% à 271,60 francs, lanterne rouge incontestable d'un SMI en retrait de 0,45%.