La banque Julius Bär se serre encore la ceinture
Zurich (awp) - Le gestionnaire de fortune Julius Bär poursuit sur la voie de la restructuration, bien décidé à laisser derrière lui l'épisode des pertes sur crédits. Outre un nouveau programme d'économies, le groupe zurichois veut améliorer les afflux de fonds.
"Depuis janvier, nous avons réalisé d'importants progrès sur de nombreux points en renforçant notre organisation et la confiance", a lancé mardi à Londres le directeur général Stefan Bollinger, lors d'une journée destinée aux investisseurs. M. Bollinger est entré en fonction en début d'année avec l'objectif de redresser la barre de l'établissement éclaboussé par une affaire de crédits octroyés à l'homme d'affaires autrichien René Benko.
Selon le nouveau patron, ex-associé de la banque américaine Goldman Sachs, le groupe dispose désormais "d'un agenda stratégique précis et de priorités pour capter les opportunités futures".
En guise de stratégie, la société a annoncé mardi qu'elle allait serrer davantage la vis avec 130 millions de francs bruts de réduction des coûts supplémentaires. Ces nouvelles économies doivent être obtenues d'ici 2028 et viennent s'ajouter aux 110 millions annoncés en février. Les précédentes réductions des coûts devraient d'ailleurs être dépassées de 20 millions, faisant passer le total des économies visées d'ici trois ans à 400 millions.
Pour y parvenir, l'établissement a notamment réduit le nombre de régions où il est présent de cinq à trois - avec notamment le récent départ du Brésil - et sa direction de 15 à 5 membres.
Julius Bär veut également poursuivre l'optimisation des opérations, des processus internes et de l'informatique. Un accent particulier sera placé sur l'ajustement des dépenses non-salariales. La direction n'a pas voulu donner de précisions sur de nouvelles coupes dans les effectifs, après avoir annoncé en février la suppression de 250 postes.
Quant à sa performance financière, la banque vise désormais des afflux d'argent nouveau en hausse "graduelle" de 4% à 5% pour la période allant de 2026 à 2028, après une croissance moyenne de 2,7% entre 2022 et 2024. Pour ce faire, l'établissement veut poursuivre le recrutement de conseillers clientèle avec un objectif de 150 nouvelles embauches par an.
Ces objectifs sont jugés "réalistes" par la direction, même si cette année les afflux de liquidités devraient afficher une croissance de seulement 3% environ, a souligné la directrice financière Evangelia Kostakis lors d'une conférence de presse téléphonique. Des acquisitions ne sont pas à l'ordre du jour, la banque voulant se concentrer sur la croissance organique.
Le rapport entre les coûts et les revenus, un indicateur clé de rentabilité dans le secteur, doit être "inférieur à 67%", une dégradation par rapport aux moins de 64% visés sur la précédente période 2023-2025, mais une amélioration comparé aux 70,9% enregistrés en 2024. Le rendement ajusté des fonds propres durs (RoceCET1) doit quant à lui s'élever à "au moins 30%", après plus de 30% sur la précédente période stratégique.
Nouvelle charge liée aux crédits
Face aux lourdes pertes qui l'ont affecté, Julius Bär s'est aussi engagé à "renforcer la gestion des risques et de la conformité". Elle avait ainsi récemment nommé Ivan Ivanic au poste de chef des risques à partir du 1er juillet.
Mi-mai, le groupe avait inscrit une charge nette de 130 millions de francs après avoir procédé à de nouveaux correctifs de valeur dans son portefeuille de crédits et d'hypothèques, activité de laquelle elle est en train de se désengager. En conséquence, le bénéfice du 1er semestre de l'exercice en cours est attendu en baisse, après un résultat net de 452 millions de francs au premier semestre 2024.
Ce nouveau correctif de valeur n'a rien à voir avec la déconfiture de l'investisseur autrichien René Benko, avait assuré la banque. En 2023, Julius Bär avait en effet subi un amortissement de 606 millions sur des prêts consentis au groupe en faillite Signa de M. Benko. Dans la foulée, le directeur général Philipp Rickenbacher avait pris la porte.
Ces annonces ont moyennement convaincu les analystes. "Le objectifs sont bons mais pas assez ambitieux", ont ainsi déploré ceux de Barclays, alors que Michael Klien de la Banque cantonale de Zurich a parlé "d'évolution et non de révolution".
A l'inverse, les spécialistes de Jefferies ont évoqué "une mise à jour réaliste de la stratégie", même si cette dernière ne brille pas par son originalité.
Les investisseurs n'étaient pas non plus convaincus. Peu avant 12h30, l'action Julius Bär reculait de 1,2% à 53,36 francs, à contre-courant d'une indice SLI en petite hausse de 0,04%.
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