Nouveaux produits/services   12.11.2025 23:02:10

Novartis: données positives avec un nouvel antipaludéen

Zurich (awp/afp) - Le géant pharmaceutique suisse Novartis a publié mercredi soir des données positives sur un nouveau traitement contre le paludisme, en cours de développement, qui doit fournir une alternative face aux risques de résistance de la maladie aux traitements actuels.

Lors d'essais cliniques de phase III, sa molécule appelée KLU156 a obtenu un taux de guérison supérieur aux traitements standards avec ce médicament administré sous forme de granules en sachet à ingérer une fois par jour pendant trois jours, a indiqué Novartis dans un communiqué.

Les essais ont été menés auprès de 1.688 adultes et enfants à travers 34 sites dans 12 pays d'Afrique. Ces essais ont également montré une "haute efficacité" contre les mutations des parasites associés à une résistance partielle aux médicaments actuellement utilisés, précis" le groupe suisse.

S'il est approuvé, ce traitement également appelé GanLum (pour ganaplacide/lumefantrine) sera "la première innovation majeure dans le traitement du paludisme depuis 1999", souligne Novartis qui a présenté les détails de cette étude lors d'un congrès à Toronto de la Société américaine de médecine tropicale et d'hygiène.

Ce nouveau traitement a été développé avec l'organisation genevoise Medicines for Malaria Venture (MMV) alors que des poches de résistance aux médicaments actuellement utilisés sont en train d'émerger.

Selon un dossier de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publié fin 2024, quatre pays d'Afrique de l'Est (Érythrée, Ouganda, République Unie de Tanzanie et Rwanda) confirment la présence d'une résistance partielle à l'artémisinine.

Une résistance partielle à ce traitement est également suspectée dans quatre autres pays (Éthiopie, Namibie, Soudan et Zambie).

Selon l'OMS, des "mesures vigoureuses" sont nécessaires pour protéger l'efficacité des médicaments alors que les efforts déployés pour lutter contre la maladie (moustiquaires, vaccins, progrès dans le diagnostic) ont permis d'éviter 2,2 milliards de cas et 12,7 millions de décès dans le monde depuis l'an 2000.

Selon ses relevés, cette maladie transmise par les piqûres de certains types de moustiques a causé encore 597.000 décès en 2023 dans 83 pays, touchant en particulier le continent africain.

Ce nouveau traitement est un "soulagement", a déclaré George Jagoe, le vice-président de l'organisation genevoise MMV lors d'une téléconférence depuis Toronto. Il a dit espérer que ce traitement, qui doit encore être approuvé, puisse être disponible d'ici un an à un an et demi.

L'objectif n'est pas d'abandonner les traitements à base d'artémisinine mais de "disposer d'un extincteur" face aux poches de résistance partielle qui couvent, a-t-il imagé.

Ce nouveau traitement n'est pas basé sur l'artémisinine mais sur deux composés, dont le ganaplacide, qui attaquent le parasite sur "de multiples fronts", dont "les voies sécrétoires des protéines du parasite, essentielles à sa survie dans les globules rouge", explique Novartis.