Résultats d'entreprise   05.08.2025 12:50:11

Adecco a vu sa rentabilité reculer au premier semestre

Zurich (awp) - Le spécialiste de l'intérim Adecco a enregistré des recettes et un bénéfice en baisse sur les six premiers mois, tout en limitant la casse au deuxième trimestre. La France, plus gros marché de sa marque éponyme, a pesé.

"Les droits de douane américains ne soutiennent pas le marché du travail suisse", a commenté mardi Denis Machuel, le directeur général du spécialiste du recrutement et du travail temporaire Adecco, qui ne réalise toutefois que 2% de ses recettes dans la Confédération.

Les revenus de l'unité Adecco ont décliné de 6% en Suisse de janvier à juin, reflétant "les conditions de marchés difficiles".

Son principal marché, la France, a enregistré des recettes en baisse de 7% dans "un contexte commercial difficile et des pressions de la part de certains clients qui s'atténueront au cours du second semestre", assure le groupe. Adecco France a représenté 18% des revenus semestriels du groupe, contre 20% un an plus tôt.

Rien que d'avril à juin, les recettes d'Adecco au pays de Voltaire ont diminué de 4% à 1,12 milliard. "Les vents contraires de la logistique et la santé ont continué de peser, mais les secteurs de l'alimentation et boissons, de la vente au détail et de la construction ont été robustes", a souligné la multinationale zurichoise.

En revanche, les revenus semestriels ont crû de 4% en Amérique du Nord, dépassant le marché grâce à de récents gains de clients. La zone des Amériques a pesé pour 12% des recettes du groupe.

Au premier semestre, les recettes du groupe ont totalisé 11,35 milliards d'euros, en baisse de 2%. L'Ebita ajusté a fondu de 19% à 273 millions pour une marge afférente réduite à 2,4% après 2,9% un an plus tôt. Le bénéfice net a plongé de 10% à 118 millions.

___ Le placement permanent en recul

Au deuxième trimestre, son chiffre d'affaires a diminué de 1% à 5,78 milliards d'euros (5,40 milliards de francs), malgré des hausses dans les services de transition de carrière. Ceux dévolus au placement permanent ont vu leurs revenus fondre de 8%.

Le résultat opérationnel (Ebita) ajusté a plongé de 21% à 141 millions d'euros, pour une marge afférente de 2,5%, en recul de 60 points de base. Quant à la marge brute, elle a décliné à 18,9% après 19,4%. Le bénéfice net a stagné à 58 millions, mais hors effets de change, il a grimpé de 8%.

La direction s'attend à ce que la marge brute, qui a atteint 19,2% à fin juin après 19,6% un an plus tôt, s'enrobe au cours du trimestre entamé et prévoit de limiter la dépense, hors éléments exceptionnels.

Adecco continue de viser une marge opérationnelle de 3 à 6% pour 2025, a assuré le chef des finances (CFO) Coram Williams en téléconférence. Et ce même après une marge Ebita ajustée de 2,5% au deuxième trimestre et de seulement 2,4% sur les six premiers mois de l'année, contre 2,9% un an plus tôt.

Vontobel salue la confirmation de la tendance à la stabilisation et le gain de parts de marché, en dépit d'une marge brute inférieure aux attentes. Si les flux libres de trésorerie se sont affaiblis au cours du deuxième partiel (81 millions contre 162 millions un an plus tôt), la génération de liquidités s'annonce plus forte en seconde partie d'année. Dans l'ensemble, le placement de personnel reste difficile dans l'environnement actuel mais Adecco progresse. L'analyste a confirmé le titre à l'achat.

Les investisseurs eux préféraient se défaire du titre. A la Bourse suisse vers 12h25, Adecco reculait de 2,7% à 24,26 francs dans un SPI en hausse de 0,5%.