Zurich (awp) - Le fabricant de machines de câblage Komax a reporté de deux ans ses objectifs financiers à moyen terme, en raison de la dégradation continue de l'environnement macroéconomique. Les faibles attentes pour 2024 devraient cependant être comblées.

Le groupe lucernois table d'ici 2030, contre 2028 dans ses prévisions formulées en mars, sur des ventes entre 1,0 et 1,2 milliard de francs et un résultat d'exploitation (Ebit) de 120 à 160 millions, a-t-il indiqué vendredi dans un communiqué.

Malgré ce contre-coup, l'entreprise de Dierikon espère atteindre les résultats projetés pour cette année, soit des recettes inférieures de 20% par rapport à 2023. L'Ebit devrait être "modestement positif" malgré ce repli et des coûts de restructuration de 10 millions de francs.

La société "se trouve toujours confrontée à un environnement de marché difficile", surtout en Europe, a-t-elle averti dans le communiqué. Le creux de la vague semble pourtant avoir été atteint en juillet, avec une reprise des entrées de commandes.

Au premier semestre, les prises de commandes avaient chuté de 22,1% à 269,5 millions de francs et les recettes de 17,9% à 323,5 millions. Les surcapacités dans l'industrie automobile et les incertitudes persistantes en Europe et en Asie avaient provoqué une retenue des investissements de la part de la clientèle.

La Chine pour rebondir

Pour faire face à ces difficultés, des réductions de coûts, qui devraient permettre d'économiser 20 millions en 2024, ont été initiées l'été dernier. Le portefeuille de produits est également optimisé pour réduire les frais et la complexité dans le contexte de l'intégration de Schleuniger. Des ajustements structurels ont également eu lieu avec la fermeture de sites en Bulgarie et en Allemagne, notamment, qui touchera 90 employés. En Suisse, le recentrage de la production est en cours à Dierikon, entraînant d'ici fin 2025 le transfert des sites de Rotkreuz et Cham.

Les mesures de chômage partiel sont effectives principalement en Suisse et en Allemagne. Les effectifs en équivalents pleins temps ont été réduits à 3429 employés, soit 61 de moins, avait expliqué Komax en août.

Matijas Meyer, directeur général de Komax, a estimé que le groupe "est mieux positionné" que par le passé, disposant "d'une base de coûts nettement inférieure". L'entreprise devrait donc être en mesure de croître de 6% à 9% par an, a-t-il ajouté.

Le patron mise sur la Chine pour rebondir et notamment sur la forte demande en véhicules électriques produits dans l'Empire du Milieu. La région Asie-Pacifique représente actuellement 19% des ventes du groupe.

Mais M. Meyer vise aussi d'autres secteurs, hormis l'automobile, pour croître. L'aéronautique et le ferroviaire pourraient ainsi aider à compenser des variations dans la demande.

"Il y a de la lumière au bout du tunnel", a estimé l'analyste Arben Hasanaj de Vontobel, citant le creux de la vague atteint pour les entrées de commandes en milieu d'année et leur reprise depuis. Mais "les marchés finaux demeurent difficiles jusqu'à mi-2025", a-t-il averti.

A la Bourse, l'action Komax a terminé en hausse de 0,6% à 107,60 francs, dans un SPI en progression de 1,09%.