Zurich (awp) - Le groupe bancaire UBS a dégagé entre avril et fin juin un bénéfice net de 2,40 milliards de dollars (1,93 milliard de francs), multiplié par deux sur un an. La performance a été notamment soutenue par la dissolution à hauteur de 427 millions de provisions liées à Credit Suisse, ainsi qu'à un crédit d'impôt différé de 577 millions.

La dernière grande banque du pays a par ailleurs vu ses avoirs sous gestion progresser à 6618 milliards de dollars, contre 6153 milliards fin mars.

Le produit d'exploitation a atteint 12,11 milliards de dollars (+1,7%), quand la dépense opérationnelle a été réduite de près de 6% à 9,76 milliards. Le bénéfice avant impôts a ainsi explosé de près de moitié à 2,19 milliards, égraine le compte-rendu intermédiaire diffusé mercredi.

Le rendement sur fonds propres a bondi à 13,5%, après 9,6% au premier trimestre et 5,9% un an auparavant. Le ratio coûts/revenus s'est amélioré de 1,7 point de pourcentage à 80,5%.

Les analystes consultés par l'agence AWP anticipaient en moyenne un produit d'exploitation de 12,02 milliards de dollars, un gain avant impôts de 1,99 milliard et un bénéfice net de 2,23 milliards.

Le groupe assure avoir réalisé de grands progrès dans l'intégration de feu Credit Suisse et la migration des comptes de ses clients. Une nouvelle réduction des coûts de 700 millions a fait passer le total des économies à 9,1 milliards, sur les quelque 13 milliards visés.

Un tiers des comptes des clients en Suisse de Credit Suisse a désormais été rapatrié sous l'étendard UBS et le groupe entend finaliser le processus d'ici fin mars 2026.

L'établissement aux trois clés a par ailleurs poursuivi l'élimination des actifs placés dans sa banque de défaisance, élaguant pour 1,5 milliard d'actifs pondérés du risque supplémentaire pour les ramener à 32,7 milliards.

Actionnaires aux petits soins

Le béhémoth bancaire reconduit son plan de rémunération de ses actionnaires à brève échéance, nonobstant le relèvement planifié d'ici 2027 des exigences en matière de fonds propres durs.

Le projet implique d'étoffer d'au moins 10% son dividende au titre de l'exercice en cours, à comparer avec les 90 cents par action déboursés au titre de 2024 et de rapatrier pour jusqu'à 2 milliards de francs de ses propres actions d'ici la fin de l'année, après avoir déjà racheté pour 1 milliard sur les six premiers mois.

Ce dernier volet demeure toutefois conditionné au maintien du ratio de fonds propres durs (CET1) autour de 14%. Ce ratio s'établissait fin juin à 14,4%.

Considérant toujours "disproportionné" le projet de renforcement des exigences en matières de fonds propres pour les établissements systémiques mis en consultation par le Conseil fédéral, le directeur général Sergio Ermotti a renvoyé en conférence de presse à fin août/début septembre pour une prise de position plus circonstanciée.

Les analystes ont applaudi à l'unisson une performance supérieure à leurs pronostics. L'action UBS a clôturé la séance en hausse de 1,1% à 30,96 francs, dans un SMI en repli de 0,23%.