Zurich (awp) - Le conglomérat industriel Oerlikon a vu son activité freinée l'année dernière dans un contexte de restructuration. La séparation de l'unité Polymer Processing est en bonne voie, permettant au groupe schwytzois de se concentrer sur les technologies de surface.

En 2024, le chiffre d'affaires du groupe a plongé de 11,9%, ou de 10,1% hors effets de changes, à 2,37 milliards de francs, alors que les entrées de commandes se sont repliées de 3,5% à 2,4 milliards, a-t-il détaillé mardi dans un communiqué.

Au niveau de la rentabilité, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) a reculé de 3,7% à 369 millions de francs, tandis que la marge opérationnelle a progressé d'un point de pourcentage à 16,6%. Le bénéfice net, affecté en 2023 par des charges de restructuration liées au désengagement des machines et composants pour le traitement des fibres synthétiques, a par contre plus que triplé à 72 millions.

Les actionnaires profiteront d'un dividende stable à 20 centimes.

Hormis le profit net attendu à 82 millions, les autres chiffres clés dépassent de peu les attentes des analystes consultés par l'agence AWP. La société tablait elle sur des recettes en recul d'environ 10%.

Pour 2025, la direction s'attend à des ventes stables ou en hausse autour de 1-5% sur une base organique et hors effets de changes. La marge Ebitda est quant à elle anticipée à 15,5%.

En février 2024, Oerlikon avait lancé la séparation de l'unité Polymer Processing Solutions. Depuis début 2025, cette unité fonctionne de manière autonome sous la dénomination Barmag. D'ici les prochains 12 à 24 mois, le groupe va évaluer les options pour cette activité.

"Tout est préparé pour une séparation d'activité ou une vente de Polymer", a souligné le directeur général Michael Süss en conférence de presse, ajoutant qu'une introduction en Bourse était également envisagée. Mais cette dernière option est peu probable, a-t-il nuancé.

Taxes répercutées

Revenant sur les menaces de tarifs douaniers brandies par le président américain Donald Trump, le patron d'Oerlikon a admis s'attendre à en subir l'impact sans être "trop inquiet". Une grande partie de la production américaine est d'origine locale et ne sera pas concernée par des droits de douane. Seuls quelques composants seront touchés, notamment ceux devant être importés du Canada aux Etats-Unis.

Oerlikon sera en mesure de répercuter ces taxes supplémentaires aux clients en relevant ses prix, a ajouté M. Süss.

Le groupe a par ailleurs annoncé la nomination de Dirk Linzmeier au poste de directeur opérationnel, succédant à Markus Tacke.

A la Bourse suisse, les investisseurs appréciaient ces nouvelles, poussant le titre Oerlikon en hausse de 6,4% à 4,10 francs dans un indice SPI en progression de 0,15% vers 14h30.