Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers prennent de la hauteur mercredi, après plusieurs séances négatives, cultivant l'espoir d'un cessez-le-feu entre l'Ukraine et la Russie, et étudieront un indice d'inflation américain, attendu à 12H30 GMT, pour prendre le pouls de la première puissance économique du globe.

Aux Etats-Unis, les contrats à terme des trois principaux indices boursiers laissaient présager d'une ouverture en hausse à Wall Street. Vers 11H40 GMT, le Dow Jones prenait 0,57%, le S&P 500 gagnait 0,80% et le Nasdaq 0,95%.

En Europe, les indices boursiers rebondissent, après une succession de séance de pertes. Vers 11H40 GMT, la Bourse de Londres progressait de 0,72%, Paris grimpait de 1,59%, Francfort de 2,02% et Milan de 1,67%.

"Ce vent favorable pourrait se renforcer si l'accord qui vient d'être signé entre l'Ukraine et les Etats-Unis permet d'aboutir à un cessez-le-feu avec la Russie, comme première étape vers un accord de paix. Néanmoins, il reste à voir si la Russie acceptera les termes de cet accord", a souligné Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche économique de LBP AM.

Mercredi, la Russie a annoncé qu'elle attendait d'être officiellement informée par Washington de sa proposition de cessez-le-feu de 30 jours en Ukraine, acceptée par Kiev après plus de trois ans de guerre, au lendemain d'une rencontre diplomatique américano-ukrainienne à Jeddah, en Arabie saoudite.

Sur le front économique, "depuis des semaines, les marchés et les membres de la communauté internationale vivent au gré des annonces concernant la mise en place de droits de douanes par les Etats-Unis", a ajouté Sebastian Paris Horvitz.

"Les 25% de taxes douanières sur l'acier et l'aluminium qui prennent effet aujourd'hui (mercredi 12 mars, NDLR) renchériront les coûts de l'industrie américaine sans gain pour quiconque. En fait, c'est plutôt le risque de récession outre-Atlantique qui est en train de monter", a-t-il poursuivi.

Les investisseurs vont scruter deux indicateurs d'inflation américains: l'indice des prix à la consommation (CPI) pour février, qui sera publié mercredi à 12H30 GMT, puis l'indice des prix à la production (PPI) sur la même période attendu jeudi. Le premier mesure l'inflation du côté des consommateurs, l'autre du côté des producteurs.

"Plus l'inflation est élevée, moins il est probable que la banque centrale américaine (Fed) réduise ses taux d'intérêt, à moins que la chute des marchés ne devienne trop violente au point de menacer la stabilité financière", a commenté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Sur le marché obligataire, le taux auquel les Etats-Unis empruntent sur dix ans s'établissait à 4,29% vers 11H40 GMT, contre 4,28% à la clôture mardi. Son équivalent allemand était à 2,92%, à son plus haut depuis octobre 2023. Le taux français à 10 ans s'établissait à 3,59%, retrouvant ses sommets de 2011.

Sur le marché des changes, le dollar américain continue de perdre de la valeur, dans le sillage des craintes de récession. Le billet vert lâchait 0,12% face à la monnaie unique européenne, à 1,0906 euro pour un dollar.

Rheinmetall s'envole, Leonardo corrige

Le fabricant d'armement allemand Rheinmetall (+7,41% à Francfort) a estimé mercredi que le renforcement de la défense qui se dessine en Europe ouvre au groupe des perspectives de croissance sans précédent. Depuis le 1er janvier, le titre s'envole de plus de 100%.

Ailleurs à la cote européenne, le groupe italien d'aéronautique et de défense Leonardo a dit envisager d'augmenter sa production dans le sillage du plan de Bruxelles visant à "réarmer l'Europe". Le titre souffrait toutefois d'un changement de recommandation d'analyste et lâchait 2,90% à Milan. Depuis le début de l'année, la valeur de l'action Leonardo a bondi de plus de 60%.

Le pétrole remonte

Les cours du pétrole sont en hausse grâce à une prévision de surproduction mondiale en 2025 revue en baisse par l'Agence américaine sur l'énergie (EIA), l'or noir s'échangeant par ailleurs déjà à des niveaux très bas.

Vers 11H40 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,89%, à 70,18 dollars, et celui de son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, s'octroyait 0,98%, à 66,90 dollars.

Le bitcoin cédait 0,85% à 82.894 dollars.