Zurich (awp) - Bucher Industries a vu sa rentabilité plombée l'année dernière par une activité morose, mais la direction table sur une reprise à mi-parcours en 2025. La baisse du dividende sera compensée par un programme de rachat d'actions s'étirant sur deux ans. Un changement de patron est prévu.

Le résultat d'exploitation (Ebit) a plongé de 33,4% à 283 millions de francs en 2024, après un exercice 2023 qualifié de "solide" par le groupe zurichois. Le bénéfice net a subi le même sort, baissant de 36% à 228 millions, a détaillé Bucher vendredi dans un communiqué.

La marge opérationnelle s'est elle fixée à 9,0%, en retrait de 2,9 points comparé à l'exercice précédent.

Le fabricant d'équipements agricoles, de véhicules de voirie et de systèmes hydrauliques avait déjà dévoilé ses ventes et entrées de commandes fin janvier. L'entreprise a ainsi confirmé la chute du chiffre d'affaires net de 11,7% à 3,16 milliards de francs. Hors effets de changes et d'acquisitions, le repli se serait limité à 9,9%.

Les entrées de commandes se sont bien contractées de 13,1% à 2,76 milliards, alors que le carnet d'ordres se situait à 1,17 milliard (-26,7%).

Les actionnaires verront leur dividende raboté de 2,50 francs à 11 francs, mais le groupe lancera un programme de rachat d'actions montant jusqu'à 4% du capital-actions et devant s'étendre sur deux ans.

L'ensemble de ces chiffres clés sont inférieurs aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP.

Droits de douane répercutés

Pour 2025, la société basée à Niederweningen prévoit d'améliorer sa situation financière avec la cession d'un terrain dans le courant de l'année. Cette vente devrait relever la marge opérationnelle de 1,4 point de pourcentage. Les recettes devraient rester stables tout comme la marge bénéficiaire, en cas de non-cession du foncier.

Le directeur général Jacques Sanche cèdera les commandes à l'assemblée générale de 2026, après dix ans à ce poste. Le responsable de la division Bucher Emhart Glass, Matthias Kümmerle, prendra le relais.

Quant aux droits de douane promis tous azimuts par le président américain Donald Trump, ils devraient avoir un effet limité sur l'entreprise, a souligné M. Sanche lors d'une conférence de presse. Seuls les composants hydrauliques importés de Chine aux Etats-Unis pourraient en subir l'impact, mais de façon limitée, a-t-il ajouté.

"Ces taxes seront répercutées sur nos prix", a insisté M. Sanche, qui dit vouloir patienter avec des investissements aux Etats-Unis en raison des incertitudes.

A la Bourse suisse, les investisseurs applaudissaient ces annonces et gratifiaient le titre d'une poussée de 1,8% à 386,50 francs. L'indice général SPI baissait quant à lui de 0,13% peu après 14h.