Zurich (awp) - Le constructeur de machines agricoles et véhicules de voirie Bucher Industrie fait part d'une incertitude croissante sur le marché en raison de la politique douanière menée par les Etats-Unis. Son patron n'entend toutefois pas modifier la stratégie du groupe à moyen terme.

"Nous constatons que les clients ont du mal à réaliser des investissements importants liés à leur site ou que les agriculteurs américains sont inquiets", a déclaré le directeur général (CEO) de Bucher, Jacques Sanche, dans un entretien publié jeudi après-midi en ligne par le journal alémanique Finanz und Wirtschaft.

Il ajoute cependant que l'influence directe des droits de douane américains sur l'entreprise zurichoise est faible. "Les importations de produits Bucher aux États-Unis représentent moins de 5% de notre chiffre d'affaires", détaille M. Sanche. Et la majeure partie de ces importations provient de l'Union européenne, puisque Bucher Industries n'exporte pratiquement rien de Suisse vers les États-Unis.

Le groupe exploite aux États-Unis deux usines de production de machines agricoles et trois usines de composants hydrauliques. "Nous disposons également d'un site de R&D pour les machines à verre et d'une petite usine d'assemblage pour les balayeuses de voirie", précise-t-il.

Bucher ne va donc pas modifier sa stratégie à cinq à dix ans en raison de la politique douanière et géopolitique. "Nous voulons être présents là où se trouvent nos clients. Mais la question se pose de savoir quelles régions du monde sont les plus prometteuses sur le plan économique", dit le CEO. Grâce à sa structure décentralisée, la société affirme s'adapter "avec agilité" aux évolutions.

M. Sanche quittera comme prévu ses fonctions à la tête de Bucher Industries au printemps prochain. Il ne souhaite toutefois pas rejoindre le conseil d'administration.