Washington (awp/afp) - La Bourse de New York évoluait en baisse vendredi, de nouveau plombée par les inquiétudes concernant les valorisations faramineuses du secteur technologique, sur fond de scepticisme quant à une nouvelle baisse des taux de la Fed en décembre.

Vers 14H50 GMT, le Dow Jones perdait 0,94%, l'indice Nasdaq chutait de 0,60% et l'indice élargi S&P 500 cédait 0,58%.

"Les grandes valeurs technologiques sont à l'origine de la vague de ventes observée ce matin", commente auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.

Vendredi, les "Sept Magnifiques", surnom donné aux grands noms du secteur technologique, étaient à la peine, à l'instar de Nvdia (-1,66%), Tesla (-2,31%) ou Alphabet, maison mère de Google (-1,32%).

"Le marché est nerveux depuis quelques semaines", et "cela s'explique en partie par un certain scepticisme quant au poids de l'IA (intelligence artificielle, ndlr)", explique M. Low.

Les spécialistes craignent de plus en plus que certaines valorisations soient allées trop vite, trop haut. Et la compétition féroce pour le développement de l'IA générative a conduit les géants du secteur à multiplier leurs dépenses d'investissement, à coups de dizaines voire centaines de milliards de dollars.

Les résultats trimestriels de certains grands noms de la tech, considérés comme décevants, ont aussi "renforcé les craintes liées à une possible +bulle IA+", écrit Daniel Ives, de Wedbush Securities.

Le spécialiste mentionne notamment le groupe d'analyse de données Palantir, franchement sanctionné malgré des résultats bien meilleurs qu'escompté pour le troisième trimestre et un relèvement de ses prévisions.

"La tech traverse une période de nervosité", résume M. Ives.

Autre source d'inquiétudes sur les marchés: "les attentes ont changé concernant la politique monétaire" de la banque centrale américaine (Fed), note Christopher Low.

La présidente de la Fed de Boston Susan Collins, qui vote cette année sur les taux directeurs, a affirmé mercredi que "la barre (était) plutôt haute" pour envisager une nouvelle détente des taux à court terme, en ajoutant qu'elle voudrait d'abord s'assurer que l'inflation décélère "durablement".

Un de ses collègues, Alberto Musalem, a exprimé jeudi un avis similaire, selon l'agence Bloomberg, estimant que "la marge de manoeuvre pour un nouvel assouplissement est limitée".

Un assouplissement monétaire est généralement perçu comme positif par le marché, car il favorise les investissements et donc la croissance des entreprises.

Les acteurs du marché sont désormais partagés sur la possibilité de voir une baisse des taux lors de la prochaine réunion de l'institution en décembre. Ils étaient quasi-unanimes un mois plus tôt.

Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l'Etat américain évoluait autour de 4,09% contre 4,12% la veille.

A la cote, la société de biotechnologie Cidara Therapeutics, qui développe notamment un traitement novateur contre la grippe, était en orbite (+104,78% à 217,05 dollars) après l'annonce de son rachat par le groupe pharmaceutique américain Merck (-0,60% à 92,37 dollars) pour environ 9,2 milliards de dollars.

Le site de revente de billets sportifs et d'événements et spectacles StubHub dégringolait (-23,19% à 14,45 dollars) après avoir décidé de ne pas donner de prévision pour le prochain trimestre.

Le groupe a fait son entrée à la Bourse de New York en septembre.

Le géant américain des hypermarchés Walmart reculait (-1,62% à 100,88 dollars) après l'annonce du départ à la retraite de son patron, Doug McMillon, l'année prochaine. Il était à la tête du groupe depuis 2014.

Les résultats trimestriels de Walmart sont attendus le 20 novembre.