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Politique, gouvernement, parlement, administration   01.08.2025 21:34:30

La petite Suisse aura besoin de se rapprocher de l'UE (presse)

Berne (awp/ats) - La petite Suisse était trop faible pour se défendre face aux Etats-Unis, estime la presse helvétique après l'annonce de l'imposition de droits de douane de 39%. De nombreux titres soulignent la nécessité d'un rapprochement avec l'Union européenne.

"L'image est celle d'un gros matou qui a attrapé une petite souris", écrivent 24 heures et la Tribune de Genève. Pour eux, la Suisse doit ouvrir les yeux et se rendre compte de deux choses: qu'on ne traite plus avec les Etats-Unis comme avec un partenaire fiable et ensuite que la stratégie de partir seul au combat était une erreur et qu'il aurait fallu miser sur une alliance. L'Union européenne, elle, s'en est sortie avec une hausse limitée à 15%, rappellent les journaux.

Le Temps titre pour sa part sur "le péché de confiance" de la Suisse. Sa petite taille lui offrait peu de moyens de pression, contrairement à ceux qu'ont pu mobiliser la Chine ou l'UE. La Confédération est isolée politiquement et avec peu de leviers à actionner, ajoute le quotidien.

Selon lui, les arguments en faveur d'un possible accord sont "tout à fait vrais et rationnels". Mais l'idée que la Suisse aurait une relation privilégiée avec les Etats-Unis est une chimère. Donald Trump a démontré à plusieurs reprises qu'il n'hésitait pas à s'attaquer aux alliés historiques de son pays et que la rationalité et la bonne volonté n'ont que peu d'importance dans ces discussions.

___ "Ridiculisé"

La petitesse de notre pays sur le plan international a très clairement joué en sa défaveur, écrivent le Nouvelliste, Arcinfo et la Côte, pour qui le Consel fédéral "ressort ridiculisé de ces derniers mois de négociations".

Dans un monde où les règles de libre-échange volent en éclat et où les grandes puissances font leur loi, faire cavalier seul n'est plus une option. Il faut pouvoir compter sur un allié fort, sur lequel on sait pouvoir s'appuyer durablement. Cet allié existe déjà: c'est l'UE. S'en rapprocher sans l'intégrer doit rester une priorité pour le gouvernement, affirment les trois titres du groupe ESH.

___ Trouver des alliés

Parlant de "fiasco", les journaux alémaniques du groupe Tamedia estiment eux aussi que le temps est venu d'abandonner l'idée d'une relation particulière avec Washington. Donald Trump veut au contraire mettre la Suisse sous pression et en profiter.

La Suisse, mise en scène comme un cas particulier, est bien seule. Si une superpuissance élève le chaos en principe, un petit pays n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre: il doit s'arranger tant bien que mal avec la "machine arbitraire de Washington". Et se tourner vers des partenaires plus fiables, en premier lieu à Bruxelles.

"Il faudra se souvenir de ce rapport de forces (...) lorsque nous devrons voter sur nos futures relations avec l'UE", abondent 24 heures et la Tribune de Genève. "Car même si tout n'est pas rose avec Bruxelles, jamais elle ne nous a ridiculisés à ce point".

___ NZZ: "Se lamenter ne sert à rien"

"Se lamenter ne sert à rien, estime la Neue Zürcher Zeitung. La Suisse sous pression doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour éviter une crise économique." Heureusement, la diversification hors des États-Unis est déjà bien avancée. Il s'agit désormais de miser sur un maximum d'accords de libre-échange et sur leur actualisation. Les accords avec l'Inde et le Mercosur sont novateurs. Il faut également saisir l'occasion avec la Chine.

Le titre zurichois n'oublie pas le voisin européen. Selon lui, pour la Suisse, il n'y a pas d'alternative à l'Europe: "il est désormais plus que jamais impératif de normaliser les relations avec l'UE et de garantir aux entreprises suisses l'accès au marché intérieur européen grâce aux nouveaux accords bilatéraux."

___ "Marignan"

Le Blick alémanique titre pour sa part sur "la plus grande défaite depuis Marignan". La Suisse a besoin d'unité au niveau politique et de partenaires fiables. Il faut serrer les rangs, faute de quoi les années fastes seront révolues. La droite doit se résigner au rapprochement avec l'UE et la gauche doit cesser de combattre les accords de libre-échange.

Le portail Watson constate pour sa part que la pression augmente sur la Suisse. Le monde selon Trump met à rude épreuve le modèle de réussite helvétique bien que le Conseil fédéral ait tout fait pour adoucir le locataire de la Maison blanche. Le modèle consistant à s'arranger d'une manière ou d'une autre avec tout le monde fonctionne encore mais il a du plomb dans l'aile.

Après le premier entretien entre la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et Donald Trump, on pouvait avoir l'impression que la Suisse était "petite mais influente", écrit la Luzerner Zeitung. Aujourd'hui, le président américain montre l'importance d'un monde régi par des règles, telles que celles que le Conseil fédéral a négociées avec l'Union européenne.


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