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Politique, gouvernement, parlement, administration   10.08.2025 16:55:11

Contacts entre Berne et l'économie, la pharma retient son souffle

Berne (awp/ats) - La Confédération soigne ses contacts avec l'économie sur la question des droits de douane américains. Elle entretient des contacts "très étroits" avec le monde économique et mène notamment des "discussions" avec les entreprises pharmaceutiques, sous pression de Donald Trump.

"L'administration fédérale a des échanges très étroits et réguliers à tous les niveaux avec l'économie suisse. Une telle collaboration a toujours été la marque de la Suisse et vaut dans ce cas aussi", a dit le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco) à Keystone-ATS samedi, en référence aux droits de douane de 39% imposés par Washington.

"Les départements concernés ont régulièrement des échanges avec toutes les branches économiques, la pharma également. Des discussions sont prévues en l'état actuel", a ajouté dimanche le Département fédéral de l'Intérieur (DFI), interrogé par Keystone-ATS sur une réunion "au sommet" qui serait agendée à la rentrée entre le secteur de la pharma et la Confédération, selon le Sonntagsblick.

___ Moment critique

Lors de leur récent voyage à Washington, où ils ont tenté en vain d'éviter que Donald Trump n'impose des surtaxes douanières de 39% aux produits suisses exportés aux Etats-Unis, Karin Keller-Sutter et Guy Parmelin avaient souligné les contacts étroits entre Berne et les milieux économiques.

Le président du conseil d'administration de Roche Severin Schwan faisait du reste partie des hauts dirigeants rencontrés outre-Atlantique par la présidente de la Confédération et le ministre de l'Economie.

Le moment est critique pour les grandes entreprises pharmaceutiques suisses. Le président américain a menacé les grandes multinationales du secteur de droits de douane pouvant aller jusqu'à 250% si elles ne baissaient pas leurs prix outre-Atlantique et ne faisaient pas d'autres concessions. Un ultimatum leur a été fixé au 29 septembre.

En attendant, les deux géants suisses de la pharma investissent des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis. Ces développements doivent notamment leur permettre de se prémunir face aux barrières douanières.

___ Emplois maintenus en Suisse

"Les 50 milliards de dollars d'investissements prévus aux Etats-Unis renforcent notre engagement pour le système de santé et les patients dans cette région", a fait savoir Roche dimanche à Keystone-ATS.

"En l'état actuel", le groupe ne prévoit pas que ces investissements auront un effet sur l'emploi en Suisse et dans d'autres pays, précise-t-il. "Nous avons investi des milliards de francs dans nos activités en Suisse et en Europe et nous continuerons à le faire."

Novartis a récemment annoncé de son côté investir 23 milliards de dollars sur cinq ans aux Etats-Unis, pour l'extension de plusieurs sites. Le géant veut aussi créer un centre de recherche biomédicale à San Diego. A terme, la multinationale entend couvrir l'intégralité de la demande américaine avec une production autochtone.

Dans un entretien à l'agence AWP, le CEO de Novartis Vas Narasimhan a prévenu que l'Europe, au risque d'avoir des problèmes d'approvisionnement, devrait davantage valoriser la recherche et l'innovation dans le secteur. Le groupe veut maintenir une production en Suisse, mais l'expansion est axée sur les Etats-Unis et l'Asie.

Via sa filiale américaine Genentech, Roche est déjà très présent aux Etats-Unis, où il produit plusieurs médicaments importants, rappelle la NZZ am Sonntag.

___ Eldorado

La part directe de Novartis, Roche et des autres fabricants suisses du secteur représentait 5,8% du PIB suisse en 2022, selon BAK Economics. La branche emploie quelque 50'000 personnes en Suisse.

Le secteur est pour l'heure épargné par les droits de douane américains. Le marché américain est pour lui un eldorado, puisque les prix y sont libres, et les médicaments vendus le sont à des prix bien plus élevés qu'en Suisse et en Europe, une situation que Donald Trump aimerait changer.

___ Trouver des alliés

Plus globalement, les grands patrons pourraient servir d'alliés à la Confédération pour approcher M. Trump, estime le conseiller national Damien Cottier (PLR/NE). Alors que l'administration américaine fonctionne "un peu différemment" de la diplomatie traditionnelle, il faut essayer d'utiliser "des leviers, des amis", a-t-il dit à la RTS.

"Si certains jouent au golf et peuvent l'influencer de cette manière et que c'est efficace, à la fin c'est ce qui compte", note le Neuchâtelois.

Quant au ministre de la défense Martin Pfister, il s'est dit "ouvert" à passer de nouvelles commandes d'armement aux Etats-Unis pour tenter de réduire les droits de douane. "Les achats militaires sont importants pour les relations avec les Etats-Unis. Il faut cependant d'abord trouver un chemin de discussion avec les Américains", a-t-il déclaré dimanche à Kestone ATS en marge de la fête fédérale de tir des jeunes à Saint-Triphon (VD).


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