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Politique, gouvernement, parlement, administration   17.09.2025 17:00:00

Abolition de la valeur locative: le camp du non gagne du terrain

Berne (awp/ats) - Difficile de prédire l'issue du vote sur l'abolition de la valeur locative le 28 septembre prochain: le projet obtient encore une majorité, mais le soutien s'est effondré en un mois, selon les sondages publiés mercredi. L'e-ID devrait, elle, passer la rampe.

Les Suisses sont 51% à approuver la réforme de l'imposition de la propriété du logement, soit sept points de pourcentage de moins qu'en août, selon le dernier sondage de l'institut gfs.bern pour la SSR. L'approbation est de 54% selon l'enquête de l'institut Leewas pour 20 Minutes/Tamedia, une chute de onze points.

Les deux sondages donnent le "non" à 45% et 44% (+12 points pour la SSR, +14 points pour Tamedia). "En raison de la nette tendance au non et de cette majorité seulement sur le fil, il faut continuer à laisser l'issue de la votation ouverte", écrit gfs.bern. Au final, c'est la mobilisation finale qui aura un "effet phare" sur l'issue du vote.

Le baromètre de l'institut d'études de marché et de recherche sociale Yougov n'enregistre pour sa part que 49% de "oui" à l'abolition de la valeur locative, contre 40% d'opinions défavorables et 11% d'indécis.

___ Locataires contre propriétaires ___

Plusieurs clivages se dessinent face à ce projet: près de deux tiers des propriétaires l'approuvent, alors que plus de 60% des locataires disent non. La perspective ou l'espoir de devenir un jour propriétaire n'a en revanche "qu'une influence mineure" sur les intentions de vote.

Le Röstigraben se renforce également face à l'abolition de la valeur locative: la Suisse romande la refuse fortement (à plus de 60%), tandis que les Alémaniques y sont favorables. Et l'institut Leewas de rappeler qu'en Suisse romande, une partie du secteur de la construction s'oppose au projet.

On observe également un fossé entre villes et campagnes. Les régions urbaines, où vivent majoritairement des locataires, rejettent désormais le projet, alors que les zones rurales et les agglomérations le soutiennent.

___ Clivage gauche-droite ___

Sur le plan politique, les électeurs de gauche suivent désormais les mots d'ordre du PS et des Vert-e-s et disent un "non" clair (à plus de 70% selon le sondage SSR), alors que les premières enquêtes d'opinion avaient débouché sur une majorité favorable au "oui".

Le soutien au projet augmente au fur et à mesure qu'on se déplace vers la droite de l'échiquier politique. Les sympathisants de l'UDC approuvent le projet de loi à une majorité des deux tiers.

L'argument qui convainc le plus les personnes sondées est celui selon lequel il n'est pas juste ce payer un impôt sur un revenu "fictif". Il est approuvé par les trois quarts des personnes interrogées dans le sondage Tamedia et par 68% des sondés de l'enquête de la SSR.

___ Fronts stables sur l'e-ID ___

Second objet soumis au vote le 28 septembre, la loi sur l'e-ID semble en passe d'être acceptée. Les fronts restent stables: la population dit "oui" à 55% selon 20 Minuten/Tamedia, ainsi que Yougov, et même 59% selon la SSR (-1 point dans les deux cas). Le refus augmente légèrement, avec 43% de non pour Tamedia (+3 points) et 38% pour la SSR (+2).

Le projet d'identité numérique est essentiellement une question de confiance envers les institutions: les personnes faisant beaucoup confiance au Conseil fédéral sont très favorables à la loi, alors que celles qui se méfient du gouvernement la rejettent.

Au niveau partisan, le soutien est le plus marqué à gauche et chez les Vert'libéraux. La majorité pour le "oui" est forte chez les sympathisants du Centre et du PLR, alors que l'UDC se distingue par son rejet net du texte - et qui s'est accentué depuis le dernier sondage en août: c'est non à 60% selon l'enquête de la SSR et même à 70% pour Tamedia.

En revanche, pas de différence entre les régions linguistiques: alémaniques, romands et italophones prévoient tous de glisser un oui dans l'urne le 28 septembre, même si les premiers sont les plus enthousiastes. On notera encore que les hommes sont plus enclins à voter oui que les femmes.

Le sondage SSR a été réalisé du 3 au 11 septembre par l'institut gfs.bern auprès de 14'416 personnes. La marge d'erreur est de +/-2,8 points de pourcentage. L'enquête de l'institut Leewas a quant à elle été menée les 10 et 11 septembre auprès de 15'619 personnes. La marge d'erreur est de +/-1,4 point.

Enfin, le sondage Yougov a été réalisé entre le 3 et le 16 septembre auprès de 3404 personnes. La marge d'erreur est estimée à +/- 1,68 %.


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