Sur les marchés financiers, l'effet "Trump" a du plomb dans l'aile
Washington (awp/afp) - Éclatement d'une "mini bulle" ou retour à une approche "plus nuancée": sur les marchés financiers, l'euphorie des investisseurs provoquée par la réélection de Donald Trump à la tête des Etats-Unis semble désormais faire partie du passé.
Lundi, à l'issue d'une séance en forte baisse, le S&P 500, indice de référence à la Bourse de New York qui comprend 500 des plus grandes entreprises cotées aux Etats-Unis, a effacé tous ses gains réalisés depuis la présidentielle américaine.
Mardi, il continuait dans la même direction. Il avait pourtant bondi de plus de 6,5% en un mois après le scrutin.
"Le +Trump Trade+ a vraiment commencé après l'élection, dans le sillage de ce qui semblait être une administration pro-croissance et pro-entreprise", explique à l'AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.
Mais "ce résultat positif ne s'est pas encore manifesté" tandis que "les aspects négatifs d'une administration protectionniste apparaissent en premier", ajoute-t-il.
Le symbole Tesla en chute libre ___
Pour Sam Burns, de Mill Street Research, "il s'agissait en quelque sorte d'une mini bulle" spéculative liée "au ressenti à l'égard de Trump, et non à des fondamentaux".
L'analyste pointe le cas du pionnier des véhicules électriques Tesla.
Si, au départ, les investisseurs ont considéré que l'entreprise dirigée par Elon Musk, un proche allié du locataire de la Maison Blanche, "serait un bénéficiaire majeur de la victoire de Donald Trump, en réalité, l'affiliation au président peut se retourner contre lui", remarque M. Burns.
Difficile de savoir à quel point les prises de position d'Elon Musk, y compris son soutien à l'extrême droite européenne, ont pu effrayer de potentiels clients de Tesla. Mais le constructeur a vu ses ventes chuter fortement dans plusieurs de ses marchés, notamment en Europe et en Chine.
Et le prix de son action a été divisé par deux depuis son plus haut atteint mi-décembre, laissant ainsi s'échapper plus de 750 milliards de dollars en fumée.
Les cryptomonnaies déçues ___
Lors de la dernière campagne présidentielle, Donald Trump s'est érigé en défenseur de l'industrie des cryptomonnaies, après une volte-face spectaculaire, lui qui en était un opposant de longue date. Vendredi, il a appelé à positionner les Etats-Unis en "pionniers" de ces monnaies numériques.
Mais le secteur s'est pour le moment montré déçu des décisions du dirigeant. Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, évoluait mardi autour des 80.000 dollars, de retour à son niveau de novembre.
Il lâchait ainsi plus de 25% depuis son dernier record, quand il avait tutoyé les 110.000 dollars quelques heures avant l'investiture de M. Trump le 20 janvier.
Si le gendarme boursier américain a déjà abandonné les poursuites judiciaires contre de grands noms - comme par exemple les plateformes d'échange Coinbase et Kraken - lancées sous la présidence Biden, cela n'a pas suffi à endiguer le recul de ces valeurs.
Les investisseurs se montrent aussi insatisfaits de l'absence de politique d'achat public de cryptomonnaies malgré la signature la semaine dernière d'un décret qui institue une "réserve stratégique" alimentée par quelque 200.000 bitcoins saisis par la justice américaine.
Le secteur financier ne tient plus ___
Soutenues par des perspectives de dérégulation sous la nouvelle administration, "les banques avaient pour l'essentiel conservé leurs gains après les élections", relève auprès de l'AFP Patrick Donlon, de Fiduciary Trust.
Mais les craintes de récession qui pèsent lourdement sur les marchés ont inversé la tendance, les principaux établissements américains JPMorgan Chase, Citigroup, Bank of America ou Goldman Sachs ayant en quelques jours effacé tous leurs gains réalisés depuis le 5 novembre.
"Le marché commence à faire preuve de plus de discernement pour identifier les vrais gagnants de la nouvelle administration" grâce à une approche "plus nuancée", souligne M. Donlon.
Les actions des entreprises pénitentiaires, GEO Group et Corecivic, continuent ainsi de profiter de l'effet "Trump" à la faveur d'une politique plus sévère à l'égard de l'immigration illégale.
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