Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux digèrent jeudi la première baisse des taux directeurs de la banque centrale américaine de l'année, largement anticipée par les marchés, les investisseurs restant prudents quant à la future trajectoire de politique monétaire de la Fed.

Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,55%, Francfort 0,93%, Londres 0,16% et Milan 0,59%.

En Asie, le Nikkei, l'indice vedette de la Bourse de Tokyo, a terminé en hausse de 1,15%.

Les places chinoises restaient prudentes, l'indice hongkongais Hang Seng perdant 1,65% dans les derniers échanges. Shanghai a cédé 1,13% et Shenzhen 1,06%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a sans surprise abaissé mercredi ses taux d'intérêt, pour la première fois de l'année, d'un quart de point de pourcentage.

Les taux sont désormais compris entre 4% et 4,25%, à un niveau toujours bien plus haut que ce que souhaite le président américain.

Une politique monétaire accommodante est généralement favorable aux actions, car elle permet aux entreprises de se financer à moindre coût, ce qui améliore les perspectives d'investissements et donc de croissance.

"Cette première réduction de l'année confirme le" virage "accommodant" de Jerome Powell, le patron de l'institution monétaire, commentent les analystes de Natixis. "La Fed a clairement déplacé son attention vers (...) la faiblesse du marché du travail car elle estime que l'inflation" sans les droits de douane "ne s'accélérera pas".

Les investisseurs sont aussi très attentifs à l'actualisation des anticipations de court et moyen terme des membres de la Fed en matière d'évolution des taux, aussi appelée "dot plot".

La projection actuelle "suggère que Trump n'obtiendra pas les fortes baisses qu'il réclame - la Fed ne cède pas à la pression politique", commente Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank.

Ainsi, "les marchés n'ont pas su comment interpréter la nouvelle", explique l'analyste.

La Réserve fédérale "a eu raison d'attendre" avant de baisser ses taux, a également souligné M. Powell lors de sa conférence de presse mercredi.

Pour Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank, "les marchés sont restés moins confiants sur l'ampleur du cycle d'assouplissement à venir".

"La séance d'aujourd'hui sera clé pour évaluer si l'appétit pour le risque se maintient", note Ipek Ozkardeskaya.

Sur le marché des changes, le dollar restait stable (-0,01%) par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,1815 dollar pour un euro vers 07H15 GMT.

L'or reprenait son souffle au lendemain d'un nouveau record à 3.707,57 dollars l'once, à 3.648,48 dollars.

Guerre des puces

Dans les derniers échanges à Hong Kong, le géant Alibaba perdait 2,60%, après que l'administration chinoise du cyberespace (CAC) a interdit aux entreprises technologiques du pays d'acheter des puces de l'américain Nvidia, accusé par Pékin d'entorse à la concurrence, selon le Financial Times.

Une déconvenue "alors que Nvidia semblait prête à dépasser les obstacles réglementaires en Chine - ayant accepté des frais de licence de 15% pour obtenir les autorisations d'exportation", rappelle Ipek Ozkardeskaya.

"Cela pourrait coûter à Nvidia entre 300 millions et 1 milliard de dollars de chiffre d'affaires annuel", poursuit-elle.

Aumovio entre en Bourse

L'équipementier allemand Continental a introduit jeudi à la Bourse de Francfort sa division pour composants automobiles Aumovio, en difficulté. Il s'agit de la plus importante opération boursière de la place de Francfort de l'année.

L'action a démarré son parcours boursier à 35 euros, bien en-dessous de la fourchette entre 42 et 50 euros sur laquelle tablait les analystes.

Cette opération valorise l'entreprise 3,5 milliards d'euros, à raison de quelque 100 millions d'actions émises.

L'action Continental évoluait de son côté en baisse de près de 22% dans les premiers échanges. Le groupe s'est séparé d'une division et vaut donc moins en Bourse.

Roche veut racheter 89bio

Le géant pharmaceutique suisse Roche avançait de 0,58% à la Bourse suisse vers 07H15 GMT, après avoir annoncé jeudi une offre pour racheter 89bio Inc., une entreprise californienne spécialisée dans le traitement des maladies du foie et cardiométaboliques, pour un total d'environ 3,5 milliards de dollars (2,9 milliards d'euros).

Unanimement approuvée par les conseils d'administration des deux entreprises, l'offre propose aux actionnaires de cette entreprise cotée au Nasdaq 14,50 dollars par action, a indiqué Roche dans un communiqué. S'y ajouteront des certificats de droits de vote non-négociables.