Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales sont sans élan après la publication de chiffres américains sur l'emploi moroses dans le secteur privé, alimentant les attentes de baisses de taux pour la prochaine réunion de politique monétaire en décembre de la Réserve fédérale américaine (Fed).

En Europe, vers 15H00 GMT, Paris prenait 0,20%, Milan gagnait 0,30%, quand Francfort (+0,07%) et Londres (-0,01%) restaient à l'équilibre.

A Wall Street, dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,27% quand l'indice Nasdaq reculait de 0,23% et l'indice élargi S&P 500 restait stable, glissant de 0,02%.

Les investisseurs digèrent les chiffres moroses de l'emploi privé aux Etats-Unis. Le secteur privé a détruit 32.000 emplois le mois dernier aux Etats-Unis, selon l'enquête régulière ADP/Stanford Lab publiée mercredi, prenant de court les marchés qui s'attendaient au contraire à des créations nettes.

Les analystes anticipaient une tendance légèrement positive, avec entre 10.000 et 40.000 créations d'emplois, selon les consensus publiés respectivement par Trading Economics et MarketWatch.

Les données ADP, que certains analystes jugent insuffisamment fiables, sont toutefois regardées de près pour jauger de l'état de la première économie mondiale car la longue paralysie budgétaire aux Etats-Unis (du 1er octobre au 12 novembre) a abouti à des données officielles sur l'emploi en pointillés.

"Alors qu'en octobre le pourcentage de secteurs créateurs d'emplois atteignait environ 60%, il est tombé à 30% cette fois-ci", commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier AM. "Ce chiffre est nettement moins bon que le précédent."

Pour M. Ielpo, "il s'agit d'une donnée importante pour établir un scénario Fed jusqu'en 2026, au-delà de la baisse de décembre 2025 apparemment acquise". "Les taux longs ont légèrement baissé à l'annonce de cette nouvelle, les anticipations de taux Fed à long terme étant revues à la baisse", poursuit-il.

Si le marché de l'emploi ralentit, cela veut dire que la dynamique économique aussi, ce qui permet à l'institution de disposer des marges de manoeuvre pour assouplir sa politique, afin de soutenir l'activité.

Les chiffres de l'inflation pour le mois de septembre seront aussi scrutés vendredi par les investisseurs.

Sur les marchés des changes, le dollar perdait 0,29% à 1,1658 dollar pour un euro vers 15H00 GMT.

Les acteurs du Vieux continent gardent aussi un oeil sur l'évolution des discussions pour un accord de paix en Ukraine.

"Aucun compromis" n'a pour l'instant été trouvé sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie, après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff.

L'argent vaut de l'or

"L'argent a atteint un nouveau sommet, les investisseurs anticipant des contraintes persistantes sur l'offre et une baisse des coûts d'emprunt aux États-Unis", commente Patrick Munnelly, de Tickmill Group.

Vers 15H00 GMT, l'once d'argent se stabilisait à 58,2746 dollars (-0,33%) peu après avoir touché un nouveau record à 58,9789 dollars l'once.

Les anticipations de baisses de taux de la Fed pèsent également sur le dollar - qui rapporterait alors des rendements moindres aux investisseurs - ce qui les pousse à se tourner vers d'autres valeurs refuges comme les métaux précieux.

Dans ce contexte, l'or se stabilisait à 4.209,54 dollars l'once.

Le rebond du bitcoin enregistré mardi, après de lourdes pertes récentes liées à l'aversion pour le risque, se poursuit de son côté mercredi. Il gagnait vers 0,96% à 92.486 dollars vers 15H00 GMT.

Le pétrole en légère hausse

"Pendant ce temps, le pétrole est resté relativement stable alors que les investisseurs évaluaient le potentiel d'une résolution du conflit en Ukraine après des discussions entre les États-Unis et la Russie, bien que les attaques contre l'infrastructure énergétique de Moscou se poursuivent", relève M. Munnelly.

Vers 15H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,78% à 62,94 dollars, et le WTI américain gagnait 0,89% à 59,16 dollars.