Paris (awp/afp) - Les Bourses mondiales évoluent sans élan, privées de nouvelles sur un potentiel accord de paix en Ukraine et après la publication des chiffres américains décevants sur l'emploi dans le secteur privé, alimentant toutefois les attentes de baisses de taux de la Réserve fédérale américaine (Fed).

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en légère hausse de 0,16%, quand le reste des principales places européennes a conclu autour de l'équilibre. Francfort a ainsi cédé 0,07%, Londres 0,10% quand Milan s'est octroyé quelque 0,06%.

A Wall Street, vers 16H45 GMT, le Dow Jones prenait 0,56% quand l'indice Nasdaq 0,11% et l'indice élargi S&P 500 0,23%.

Les investisseurs digèrent les chiffres moroses de l'emploi privé aux Etats-Unis. Le secteur privé a détruit 32.000 emplois le mois dernier, selon l'enquête régulière ADP/Stanford Lab publiée mercredi, prenant de court les marchés qui s'attendaient au contraire à des créations nettes.

Les analystes anticipaient une tendance légèrement positive, avec entre 10.000 et 40.000 créations d'emplois, selon les consensus publiés respectivement par Trading Economics et MarketWatch.

Les données ADP, que certains analystes jugent insuffisamment fiables, sont toutefois regardées de près pour jauger de l'état de la première économie mondiale car la longue paralysie budgétaire aux Etats-Unis (du 1er octobre au 12 novembre) a abouti à des données officielles sur l'emploi en pointillés.

"Alors qu'en octobre le pourcentage de secteurs créateurs d'emplois atteignait environ 60%, il est tombé à 30% cette fois-ci", commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique de Lombard Odier AM. "Ce chiffre est nettement moins bon que le précédent."

Si le marché de l'emploi ralentit, cela veut dire que la dynamique économique aussi, ce qui permet à l'institution de disposer des marges de manoeuvre pour assouplir sa politique monétaire, afin de soutenir l'activité.

Les chiffres de l'inflation pour le mois de septembre seront aussi scrutés vendredi par les investisseurs.

Sur les marchés des changes, le dollar perdait 0,31% à 1,1662 dollar pour un euro vers 16H45 GMT.

Les investisseurs gardent aussi un oeil sur l'évolution des discussions pour un accord de paix en Ukraine.

Le Kremlin a estimé mercredi que les récents "succès" de l'armée russe sur le front en Ukraine, où elle grignote du terrain de façon continue, avaient "influencé" les pourparlers russo-américains de mardi, qui n'ont débouché sur aucune percée.

Moscou et Kiev sont déclarés mercredi prêts à poursuivre les pourparlers sur le conflit, au lendemain de cette réunion en Russie entre le président russe Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff. Les Européens ont eux estimé que le dirigeant russe montrait qu'il ne voulait pas la paix.

Hugo caBossé

Le groupe de prêt-à-porter Hugo Boss a annoncé mardi prévoir une chute de son chiffre d'affaires en 2026: "2026 sera une année d'ajustement, marquée par la rationalisation des processus, la révision de la gamme de produits et l'optimisation du réseau de distribution".

Il a terminé sur une perte de -9,86% à la Bourse de Francfort.

L'argent vaut de l'or

"L'argent a atteint un nouveau sommet, les investisseurs anticipant des contraintes persistantes sur l'offre et une baisse des coûts d'emprunt aux États-Unis", commente Patrick Munnelly, de Tickmill Group.

Vers 16H45 GMT, l'once d'argent se stabilisait à 58,7474 dollars (+0,48%) peu après avoir touché un nouveau record à 58,9789 dollars l'once.

Les anticipations de baisses de taux de la Fed pèsent également sur le dollar --qui rapporterait alors des rendements moindres-- ce qui pousse les investisseurs à se tourner vers d'autres valeurs refuge comme les métaux précieux.

L'or se stabilisait à 4222,94 dollars l'once (+0,41%).

Le rebond du bitcoin enregistré mardi, après de lourdes pertes récentes liées à l'aversion pour le risque, se poursuit de son côté mercredi. Il gagnait vers 0,88% à 92.414 dollars vers 16H45 GMT.

Le pétrole en petite hausse

"Pendant ce temps, le pétrole est resté relativement stable alors que les investisseurs évaluaient le potentiel d'une résolution du conflit en Ukraine après des discussions entre les États-Unis et la Russie, bien que les attaques contre l'infrastructure énergétique de Moscou se poursuivent", relève M. Munnelly.

Vers 16H45 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,15% à 63,17 dollars, et le WTI américain gagnait 1,36% à 59,44 dollars.