Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers mondiaux se montraient attentistes mercredi. Les investisseurs retenaient leur souffle avant la publication des résultats du géant américain des puces électroniques Nvidia, dans un contexte de craintes croissantes d'une bulle financière autour de l'intelligence artificielle (IA).

En Europe, peu après l'ouverture des Bourses, vers 09h15, Paris perdait 0,38%, Francfort 0,24% et Londres 0,14%. La Bourse suisse parvenait elle à rester dans le vert, son indice phare SMI progressant de 0,13% à 09h48.

En Asie, dans les derniers échanges, Hong Kong cédait 0,36% et Shanghai gagnait 0,18%. Tokyo a perdu 0,34%.

"Tous les yeux sont rivés sur les résultats de Nvidia", première capitalisation mondiale, a résumé John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement chez Cité Gestion Private Bank. Le spécialiste des puces électroniques doit publier son rapport financier pour le troisième trimestre de son exercice décalé 2025-2026, après la fermeture de Wall Street, à 22h00.

Il est attendu au tournant, car Nvidia est une figure de proue du mouvement d'investissements massifs des géants de la tech dans l'IA, sur lesquels les investisseurs ont de plus en plus de doutes. Les titres des groupes technologiques ont porté les marchés financiers ces derniers mois, poussés par les espoirs que l'IA ouvre la voie à un nouveau cycle de croissance.

Mais des analystes craignent désormais que certaines actions soient allées trop haut, trop vite, et que le secteur ne s'auto-alimente dans un système en vase clos, sans lien réel avec le reste de l'économie. "Tout l'écosystème lié à l'intelligence artificielle ressemble à une poignée d'entreprises qui s'échangent des milliards sans qu'on voie vraiment d'argent entrer depuis l'extérieur", a noté Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Exemple récent: le partenariat annoncé mardi entre "Nvidia, Microsoft et Anthropic", prévoyant que les "deux premiers investissent 15 milliards de dollars" dans le troisième, qui "achètera de la puissance de calcul" de Microsoft, "alimentée par des puces Nvidia", a-t-elle relevé. Ce type "d'accords circulaires" sont "désormais abordés avec une prudence accrue" par les marchés, ont souligné les analystes de la Deutsche Bank.

Coup de projecteur sur la Fed

Autre point d'attention des investisseurs: la publication mercredi des "minutes" de la Réserve fédérale américaine (Fed), compte rendu de la dernière réunion d'octobre de l'institution financière, lors de laquelle elle avait diminué ses taux directeurs. Cela surviendra dans un contexte de doutes croissants des marchés sur la suite de cette politique d'assouplissement monétaire.

Plusieurs membres de la Fed ont en effet récemment joué la carte de la prudence à l'égard d'une nouvelle baisse des taux lors de la prochaine réunion de l'institution, programmée les 9 et 10 décembre prochains. Dans ce contexte, la publication jeudi des statistiques de l'emploi américain pour le mois de septembre sera décisive.

Un marché du travail au ralenti permettrait en effet à la Fed de justifier une baisse des taux afin de soutenir l'activité économique. Des chiffres solides soutiendraient en revanche l'hypothèse d'une pause, crainte des investisseurs. Dans ce contexte, sur le marché obligataire vers 09h15, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l'Etat américain restait stable, à 4,11% au même niveau que la veille. A deux ans, il atteignait 3,57%, stable également.

Interparfums en chute libre

Interparfums cédait nettement du terrain à Paris (-7,28% à 24,70 euros vers 09h20), après avoir annoncé mercredi dans un communiqué ne pas être en mesure d'estimer son chiffre d'affaires pour l'année prochaine et observé un ralentissement de sa croissance en 2025.

Le bitcoin restait stable mercredi, après avoir touché la veille un plus bas depuis avril à 89'231,51 dollars, dans un marché frileux face à des actifs perçus comme risqués. Vers 09h10, la star des cryptomonnaies s'échangeait contre 91'709 dollars.

Du côté du pétrole, le baril de WTI nord-américain cédait 0,56% à 60,40 dollars et celui du Brent de la mer du Nord se repliait de 0,57% à 64,52 dollars.