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Management, conseil d'administration   21.11.2024 10:13:09

Le magnat indien Adani inculpé pour corruption, son groupe chute en Bourse

Bombay (awp/afp) - Le magnat indien Gautam Adani, dont l'empire est ébranlé par des accusations de corruption portées contre lui par les États-Unis, s'est déjà relevé de multiples crises.

L'industriel de 62 ans, réputé proche allié du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi, est à la tête d'un vaste conglomérat avec des activités allant de l'énergie aux aéroports, en passant par le ciment et les médias.

La justice américaine l'a inculpé pour corruption, mettant en difficulté son conglomérat qui s'est effondré en Bourse jeudi et a dû annuler une opération financière.

Gautam Adani est soupçonné d'être impliqué dans le versement de pots-de-vin de centaines de millions de dollars pour obtenir des marchés dans l'énergie solaire en Inde, au détriment d'investisseurs aux Etats-Unis.

Le groupe a qualifié jeudi de "sans fondement" cette inculpation aux Etats-Unis de son patron et fondateur, accusé par la justice américaine d'avoir payé plus de 250 millions de dollars de pots de vin pour remporter de lucratifs appels d'offre du gouvernement.

"Les allégations formulées par le ministère américain de la Justice et la Commission américaine des opérations de Bourse à l'encontre des directeurs d'Adani Green sont sans fondement et démenties", a fait savoir le groupe dans un communiqué.

Ce revers est loin d'être le premier pour le milliardaire qui a traversé plusieurs épreuves notables par le passé.

Le jour du Nouvel An 1998, M. Adani et un associé ont été enlevés par des hommes armés exigeant une rançon de 1,5 million de dollars, selon les médias, avant d'être relâchés dans un lieu inconnu.

Dix ans plus tard, il dînait à l'hôtel Taj Mahal Palace de Mumbai lorsque celui-ci a été assiégé par des extrémistes qui ont tué 160 personnes dans l'une des pires attaques terroristes de l'Inde.

Pris au piège avec des centaines d'autres personnes, Adani se serait caché dans le sous-sol toute la nuit avant d'être secouru par le personnel de sécurité tôt le lendemain matin.

Loin des milliardaires indiens adeptes des fêtes fastueuses, Gautam Adani se décrit lui-même comme un introverti. "Je ne suis pas une personne sociable qui veut aller à des fêtes", avouait-il au Financial Times en 2013.

Né à Ahmedabad, dans l'Etat occidental du Gujarat en Inde, dans une famille de la classe moyenne, il a abandonné ses études à 16 ans pour travailler brièvement dans l'industrie du diamant avant de lancer en 1988 son entreprise d'exportation.

Proche soutien de Modi

En 1995, l'homme d'affaires, qui cherchait alors à diversifier ses activités, a remporté le contrat de construction et d'exploitation du port de commerce de Mundra, devenu depuis le plus grand de l'Inde. Dans le même temps, il s'est lancé dans la production d'énergie thermique et dans l'extraction de charbon dans son pays et à l'étranger.

Ces dernières années, son conglomérat a fait une incursion dans la pétrochimie, le ciment, les centres de gestion de données ou encore le raffinage du cuivre.

Considéré comme un proche soutien du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi, le milliardaire s'est lancé ces dernières années dans les énergies renouvelables, investissant dans les priorités stratégiques du gouvernement.

Il a lancé en 2022 une offre d'achat hostile visant le radiodiffuseur New Delhi Television (NDTV), qualifié jusqu'alors de dernière grande voix "quasi indépendante" du paysage audiovisuel indien. Une manoeuvre qui a éveillé de vives craintes pour la liberté de la presse.

Le magnat s'est défendu en déclarant au Financial Times que les journalistes devaient avoir le "courage" de dire "quand le gouvernement fait ce qu'il faut tous les jours".

Rapport explosif

L'an dernier un rapport explosif de la société d'investissement américaine Hindenburg Research a accusé le groupe Adani d'avoir eu recours à des transactions non divulguées entre parties liées et à la manipulation des bénéfices pour "maintenir l'apparence de bonne santé financière et de solvabilité" de ses filiales cotées en Bourse.

Le conglomérat s'est défendu de toute malversation et a dénoncé "une attaque calculée contre l'Inde", mais avait alors perdu plus de 150 milliards de dollars de capitalisation boursière à la suite de ce rapport.

Le magnat, deuxième fortune d'Inde selon le classement 2024 du magazine américain Forbes, se range maintenant au 25e rang des fortunes mondiales.


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